Tuesday, April 19, 2005

OPINION DE JEAN-MARIE NADEAU!!

Ok..As we all know by my poor grammaire. Ils a beaucoup de personnes de la Population Acadienne qui visite ce site! Many Acadians are visiting this site so therefore I decided to paste Jean Marie Column every Tuesday! Enjoy!!!!



Parfaire les relations Acadie-Québec

Il est regrettable de trouver encore en Acadie du « Québec bashing », soit l’expression d’un certain rejet et d’un certain dénigrement des Québécois et Québécoises. On pourrait dire, en contrepartie, qu’ils n’agissent pas mieux, en continuant à faire montre d’ignorance , d’arrogance et d’indifférence à l’égard des Acadiens et Francophones de ce pays. Il y aurait pourtant moyens de se dire nos quatre vérités, sans passer par le dénigrement ! Nous sommes trop peu de Francophones en Amérique du nord pour nous permettre le luxe de s’entre-déchirer. Au contraire, nous avons tout intérêt à nous parler dans le casque afin de mieux identifier nos divergences et célébrer nos convergences.

Toutes les raisons du monde peuvent expliquer ce genre d’attitude. Plusieurs Acadiens et Francophones ont commencé à rejeter les Québécois à partir du milieu des années 60, quand ceux-ci se sont engagés sur la voie de l’indépendance, ou à tout le moins, vers une plus grande autonomie. Beaucoup d’Acadiens ont considéré ce mouvement comme une traîtrise, un abandon. On se demandait comment, au Canada, l’Acadie et les francophones pourraient survivre sans La belle province ? Déjà, à cette époque, ce questionnement légitime devenait un prétexte pour se distancer des Québécois d’un côté , et, de l’autre, pour les implorer de rester dans le Canada à n’importe quel prix. On ne voulait pas voir le Québec se séparer, et on les maudissait tous pour oser y penser.

Chez nous, certains les enviaient de pouvoir accéder éventuellement un jour à l’indépendance, pendant que d’autres n’osaient à peine envisager une Acadie plus autonome. Malgré tout, il s’est développé ici un certain mouvement autonomiste avec la création du Parti Acadien, par exemple. D’une manière ou d’une autre, je ne crois pas qu’il puisse y avoir un jour une indépendance pure et dure au Québec. Mais je crois que le Québec deviendra un jour sous une forme quelconque, un pays dépendant, non pas indépendant, à l’instar de ce que deviennent de plus en plus tous les pays du monde actuellement . Il n’y a qu’à penser à l’Europe d’aujourd’hui.

Nos systèmes d’éducation, des deux côtés de la frontière, ont tous les deux raté le coche en n’enseignant pas l’histoire, passée et moderne, de nos deux peuples. Sur ce plan , nous sommes aussi fautifs les uns que les autres. Ce vide « historique » ne peut que faire l’affaire du Canada anglais. En effet, peu de gens dans les communautés acadiennes et francophones savent mesurer les liens organiques qui nous unissent. Comme francophones d’Amérique, reconnaissons que nous sommes les principaux responsables de cet état de fait.

Cette rancœur est alimentée quotidiennement par la télévision. Devenue la principale courroie de transmissions des connaissances entre nos deux peuples, la télé que nous regardons est avant tout québécoise. On y voit surtout du Québécois, pour ne pas dire du Montréalais, ce qui banalise notre existence. La télévision nationale de Radio-Canada et son appendice RDI ont fait de valeureux efforts ces dernières années pour corriger le tir, mais le déséquilibre est toujours présent. Quant aux réseaux de télévisions que sont TVA,TQS et TQ, elles restent résolument québécoises. Je pourrais faire une petite exception pour TVA qui, dans les régions du Nord-ouest et du Nord-est du Nouveau-Brunswick, diffuse des bulletins régionaux de nouvelles et fait quelques sorties au niveau des variétés. Comment pourrait-on oublier que c’est TVA qui a engendré le phénomène Wilfred Lebouthillier ? Heureusement, il y a aussi TFO, qui elle n’a pas peur de nous identifier comme étant l’Acadie !

Et le scandale des commandites, maintenant ! On ne ratera pas cette occasion pour alimenter injustement les sentiments anti-québécois. Nous avons tendance à généraliser et à faire des amalgames. Combien d’entre-nous ne tarderont pas à conclure que tous les politiciens québécois sont des corrompus ? Quant à pousser la logique, combien concluront tout simplement que tous les Québécois sont corrompus, ou que tous les politiciens, québécois ou pas, le sont aussi ?

Il est vrai aussi que le régime désastreux du gouvernement Charest n’aide pas à projeter une image positive du Québec. Il est en train de dilapider l’héritage social-démocrate de cette province. Pourtant sans être un gauchiste, on peut apprécier historiquement les vertus progressistes du Québec avec ses programmes de garderies universelles et accessibles, l’équité salariale pour les femmes, le meilleur système d’accessibilité aux études post-secondaires, une loi anti-briseur de grève, le Fonds de solidarité du Québec, et la liste peut continuer encore longtemps. Ils payent un peu plus de taxes , mais ils ont plus souvent que autrement de meilleurs services. Tant que Charest ne comprendra pas que le modèle à suivre est chez lui, et non pas en Ontario, en Alberta et surtout pas au Nouveau-Brunswick, il continuera à voguer en eaux troubles. Le modèle québécois, dans ce qu’il a de bon, devrait aussi nous inspirer.

Il y a par ailleurs des voies de communications naturelles et humaines entre Québécois et Acadiens qui doivent être appréciées. Beaucoup de commerce se fait entre nous. Il y a de plus en plus d’échanges culturels et artistiques, insuffisants cependant au goût de plusieurs personnes, et je serais de celles-là. On fait de plus en plus de sport ensemble, la Ligue du hockey majeure du Québec étant présente à Bathurst, Moncton, et bientôt Saint-Jean. De jeunes québécois fréquentent nos institutions post-secondaires. Le tourisme québécois est devenu depuis ces dernières années notre plus grande source de touristes. Tout cela est bon et crée des liens.

Au delà des irritants politiques, les gouvernements du Québec et du Nouveau-Brunswick, de même que les organisations des deux sociétés civiles, doivent intensifier leurs relations. Ne sommes-nous pas les deux seuls regroupements francophones en Amérique qui se définissent chacun comme peuple distinct ? Que le Québec devienne indépendant ou non un jour, il restera toujours notre voisin. On a tout intérêt à bonifier nos rapports et à parfaire nos connaissances des uns et des autres, même si ce n’était qu’au nom de la solidarité des francophonies d’Amérique. Pour ce faire, nous devons de part et d’autre faire preuve de plus de respect et d’ouverture d’esprit.
Jean-Marie Nadeau
jmacadie@nb.sympatico.ca

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