This is the hearing the next day for Friday April 22th, 2005
COMITÉ SÉNATORIAL PERMANENT DES TRANSPORTS ET DES COMMUNICATIONS
TÉMOIGNAGES –UNREVISED-NON-RÉVISÉ
DIEPPE, le vendredi 22 avril 2005
Le Comité sénatorial permanent des transports et des communications se réunit aujourd'hui à 9 heures pour étudier l'état actuel des industries de médias canadiens; les tendances et les développements émergeants au sein de ces industries; le rôle, les droits et les obligations des médias dans la société canadienne; et les politiques actuelles et futures appropriées par rapport à ces industries.
Le sénateur Joan Fraser (présidente) occupe le fauteuil.
La présidente : Alors, on va quand même dire quelques mots en français puisqu’il s’agit, si j’ai bien compris, de la télé française. On va parler de nos témoins à Moncton qui ont été extraordinaires et des membres du public qui sont fidèles, qui reviennent aujourd’hui, qui ont resté là toute la journée hier, qui reviennent aujourd’hui. C’est extraordinaire. On avait bien dit hier qu’on avait eu plus de membres du public à Vancouver qu’ici, je pense le 17 à Vancouver et le 13 ici. Par capita, par contre, c’est beaucoup plus impressionnant à Moncton.
Honorables sénateurs, bienvenue de nouveau à cette audience du Comité sénatorial des transports et des communications, à Moncton, à Dieppe plus précisément. Nous continuons nos audiences au sujet de notre étude des médias d’information au Canada.
(Anglais suit – continuing with the Chairman -- The committee is looking in particular at the appropriate role of public policy…)
(Following French – continuing with the Chairman)
The committee is looking in particular at the appropriate role of public policy in connection with the news media and helping to ensure that the media remain health, independent and diverse in the light of the tremendous changes that have occurred in the recent years, notably technological change, globalization, convergence and increased concentration of ownership.
(French follows - continuing with The Chairman: Ce matin, pour commencer…)
(Après anglais – continuing with the Chairman)
Ce matin, pour commencer, il me fait grand plaisir d’accueillir Mme Marie-Linda Lord, professeur au programme en Information/Communications à l’Université de Moncton, anciennement directrice du programme, avant cela journaliste à Radio-Canada, si je ne m’abuse, donc qui connaît le sujet de plusieurs points de vue. Madame Lord, bienvenue chez nous.
On vous demande de faire une présentation d’une dizaine de minutes et ensuite on pose des questions. La parole est à vous.
Mme Marie-Linda Lord, professeure, Programme en information-communication, Université de Moncton, à titre personnel : Merci, madame la présidente. Vous avez entendu beaucoup parler de l’empire Irving hier, et bien, je vous annonce ce matin que vous allez encore en entendre parler aujourd’hui, parce que tout n’a pas été dit. Je pense que ce qui est bien important de comprendre, c’est que chacun d’entre nous qui se présentons devant vous au cours de ces deux jours à Moncton, c’est évidemment pour mettre des morceaux de ce casse-tête qui est ce monopole de presse croissant et inquiétant au Nouveau-Brunswick. Donc, aujourd’hui, j’aimerais vous entretenir particulièrement des défis des médias acadiens, les défis auxquels les médias acadiens font face dans ce contexte de monopole de presse, mais aussi pour la communauté acadienne qui est minoritaire au Nouveau-Brunswick, au niveau de la prise de parole en français.
Je veux vous parler de deux réalités médiatiques bien différentes, même qui sont opposées et qui se côtoient au Nouveau-Brunswick: la logique capitaliste et la logique communautaire, et ça me fait un grand plaisir ce matin d’en parler parce que hier, j’ai assisté jusqu’à quatre heures et quart à toutes les présentations et évidemment, plusieurs de ces présentations, sauf l’Acadie Nouvelle, parlaient à peu près exclusivement de la situation des anglophones au Nouveau-Brunswick et il y a une réalité qu’on ne peut ignorer dans notre Province, c’est celle de la communauté acadienne.
Les deux logiques, capitaliste et logique communautaire, gagnent du terrain et font apparaître un nouveau paysage médiatique, notamment de l’Acadie du Nouveau-Brunswick. D’une part, il y a la présence accrue du géant entrepreneurial qu’est Irving dans la presse écrite acadienne, et d’un autre côté, le succès populaire sans précédent de radios communautaires de langue française. Les deux caractéristiques apparaissent telle une contradiction. D’un côté, un empire capitaliste omniprésent contrôle plusieurs secteurs d’activités économiques simultanément. Hier, on l’a entendu à quelques reprises, on parle de 300 compagnies qui appartiennent à l’empire Irving au Nouveau-Brunswick, et dans cet empire évidemment, on compte presque la presque totalité de la presse écrite de langue anglaise et une partie non négligeable maintenant de la presse écrite de langue française, une presse, qui faut le dire, a traditionnellement été engagée pour desservir le tiers de la population qui veut être visible pour elle-même et par elle-même dans l’espace public. De l’autre côté, on retrouve un réseau de radios communautaires qui est réparti sur le territoire et qui rejoint quotidiennement trois quart des francophones de la province et lui donne notamment la parole et puis, il faut dire aussi que ça permet à la communauté acadienne de s’entendre pour la toute première fois de son histoire.
Cette situation peut paraître paradoxale pour certains, mais elle s’explique du moins en partie. Alors que l’empire Irving augmente considérablement depuis deux ans le nombre de journaux lui appartenant dans la province, le réseau de radios communautaire, pour sa part, grossit graduellement lui aussi. Donc, en 1988, on a vu apparaître une première station de radio communautaire, et maintenant, en 2005, à la fin de l’année, il y en aura neuf dans toute la province. Donc, l’omniprésence d’un empire disposant de moyens financiers inégalés au Nouveau-Brunswick et la grande popularité des radios communautaires disposant de peu de moyens financiers posent problème, chacune à leur façon, pour la production journalistique au Nouveau-Brunswick.
L’indépendance de la presse écrite qui était une source de fierté pour la communauté acadienne est dorénavant atteinte sérieusement depuis l’augmentation de titres en français de journaux qui appartiennent dorénavant à Irving. Donc, on le sait, la concentration des médias est un phénomène qui ne cesse de s’étendre partout dans le monde occidental et le Nouveau-Brunswick n’y échappe pas. Au contraire, et je veux vraiment insister là-dessus, je pense que le Nouveau-Brunswick, qui est un territoire géo-politique, connaît sans doute l’une des situations les plus prononcées, non pas seulement de concentration de la presse, mais bien de monopole inégalé sur un territoire géo-politique au Canada. Et quand on parle de monopole, évidemment, il ne faut jamais oublier tout l’empire entrepreneurial qu’est Irving. Ce n’est pas simplement une question de problème de monopole de presse.
L’empire Irving est maintenant propriétaire de plus des deux-tiers des publications existant au Nouveau-Brunswick et la question que l’on peut se poser: est-il encore temps pour le Nouveau-Brunswick et l’Acadie de se préoccuper de ce monopole ou est-ce que la main mise est-elle déjà trop bien assimilée?
Alors que la propriété de journaux semble échapper de plus en plus à la communauté acadienne, cette dernière a agrandi son territoire radiophonique grâce à l’octroi de subventions gouvernementales qui lui permettent de créer un plus grand nombre de radios communautaires. Sur la page d’accueil de son site Web, l’Association des radios communautaires acadiennes du Nouveau-Brunswick qu’on appelle l’ARCANB, est fière d’affirmer que les radios communautaires constituent et je cite « un modèle démocratique de communication » c’est-à-dire que la radio communautaire appartient grâce partiellement au fond public, à la communauté qui en assure la gestion. Un objectif poursuivi par l’ARCANB est celui d’une revitalisation communautaire qui passe par la légitimation de la langue acadienne dans l’espace public. Or, l’information n’est toutefois pas une priorité pour les radios communautaires.
Entre les deux pôles médiatiques - monopole de presse et radios communautaires au Nouveau-Brunswick - se faufilent bien sûr l’Acadie Nouvelle dont vous avez entendu les représentants hier, ainsi que la radio et la télévision de Radio-Canada Atlantique, qui, dans la livraison de l’information maintiennent le cap sur la cause acadienne.
Un nouveau danger guette toutefois les salles de nouvelles de Radio-Canada Atlantique et de l’Acadie Nouvelle: le manque chronique de relève provenant du milieu. L’empire Irving s’interpose encore une fois. L’Université de Moncton, l’institution étant reconnue comme celle contribuant le plus depuis 40 ans au développement de la communauté acadienne, a accepté en janvier 2005, donc tout récemment, un don d’un million de dollars de l’empire Irving pour la création de la chaire d’études Roméo LeBlanc en journalisme, rattachée à son Programme d’information-communication ou j’enseigne. Donner le nom de Roméo LeBlanc, qui avait été journaliste avant de devenir ministre fédéral dans le gouvernement libéral de Trudeau et ensuite gouverneur-général du Canada, honore ainsi une personnalité acadienne respectée mais surtout acadianise la chaire Irving.
Un don similaire a également été versé, vous le savez, on l’a su hier, au programme de journalisme de langue anglaise de l’Université de Saint Thomas de Fredericton, ou là, la chaire porte le nom Irving. Un comité aviseur composé de six personnes, dont un membre de la famille Irving, veillera aux activités financées par les chaires qui disposeront de 45 000 $ chacune par année. On a fait beaucoup la manchette avec le million, mais en fait, il faut vraiment être conscient qu’il s’agit de seulement 45 000 $ par année. Donc, ces 45 000 $ serviront à défrayer les coûts de séjours de professeurs et de journalistes invités dans le but, et je cite “d’améliorer la formation des étudiants.” Qui seront ces invités? De plus, l’Université de Moncton et l’empire Irving, ainsi que l’Université de Saint Thomas de son côté, ont également conclu une entente de deux ans, expérimentale, à la suite d’un don de 170 000 $, visant la création de divers stages d’apprentissage et d’internat dans les journaux d’Irving, à l’intention des étudiants et des finissants du programme d’information-communication. De tels protocoles de stage n’existent pas entre l’Université de Moncton et d’autres entreprises médiatiques, que ce soit du milieu ou d’ailleurs. Qu’adviendra-t-il de l’intérêt traditionnel de nos étudiants d’effectuer un stage en milieu professionnel sans rémunération à l’une des salles des nouvelles de Radio-Canada ou de l’Acadie Nouvelle, comme cela a toujours été le cas jusqu’à maintenant alors qu’ils peuvent dorénavant recevoir un salaire d’au moins 10 $ de l’heure dans l’un des journaux d’Irving. La compétition est devenue inégale. Grâce à l’argent, Irving est maintenant présent dans les deux programmes universitaires de formation journalistique du Nouveau-Brunswick. Quelle sera la prochaine démarche par l’empire médiatique et entrepreneuriale pour étendre davantage sa portée?
L’Acadie devrait se montrer plus vigilante. Elle qui a une longue expérience dans la lutte contre l’assimilation linguistique devrait plus tôt que tard puiser dans ses réflexes pourtant aguerris pour lutter contre ce qui semble être une véritable menace d’assimilation journalistique de la presse écrite. Les irréductibles se font de moins en moins nombreux, et vous en avez entendu qui sont tombés au combat hier et qui sont venus témoigner de la lutte inégale et insurmontable. La nécessité de surveiller de plus près ce prédateur médiatique est devenue impérative. L’Acadie ne veut sans doute pas être réduite à se lire dans une presse appartenant à l’empire Irving. Ce serait à l’encontre de son projet de société, sans compter tous les effets et dangers qu’un monopole encore plus grand représenterait pour la liberté de la presse, l’autonomie des journalistes, la primauté de l’information, le respect de la notion de service public et la responsabilité sociale en Acadie.
Ailleurs, dans le monde occidental, un cinquième pouvoir est en train de naître: une force civique citoyenne qui se concrétise notamment par la création d’observatoires des médias, regroupant des journalistes professionnels, des universitaires et des citoyens usagers des médias. En janvier 2003, à Porto Alegre au Brésil, l’Obsevatoire international des médias mieux connu sous le nom Media Watch Global, a été créé pour s’opposer aux super pouvoir des grands médias de masse, tels les géants AOL Time Warner, General Electric, Microsoft, Disney, pour ne nommer que ceux-là. Il y a plus d’un an, à Paris, c’est l’Observatoire français des médias qui était fondé pour jouer ce rôle sur la scène nationale en France. Au Canada, la concentration des médias est bien réelle parce que nous avons aussi nos géants: Can West Global, Rogers, Transcontinental, Quebecor, Gesca, Irving et d’autres. C’est devant ces géants médiatiques que les propos controversés du journaliste français Jean-François Kahn prennent un sens certain, et je le cite:
Ce n’était pas si grave quand le propriétaire ne faisait que publier des journaux ou s’il fabrique en plus quelques boîtes de conserve. Mais lorsque les intérêts du propriétaire sont multiples et font corps avec une activité économique complète au plan national et international, c’est un problème à la liberté de presse. Le problème véritable survient quand la concentration de la presse converge avec la concentration économique [...] On ne veut pas freiner l’expansion des groupes médiatiques au nom du libéralisme mais ce libéralisme est en train de mener au même discours unique et à la pensée unique dans les médias appartenant au même groupe. On se trouve à réinventer le communisme sur une base privée!
Voilà certes l’un des paradoxes du néo-libéralisme qui force à réfléchir sur les monopoles de presse. Celui présent au Nouveau-Brunswick est en pleine croissance et est même tout près de la saturation du marché. La nécessité de surveiller dorénavant la presse dans cette province est devenue impérative. Comment y parvenir? Sans doute qu’un observatoire des médias aurait sa raison d’être au Canada avec des centres dans les provinces, dont le Nouveau-Brunswick. Peut-être l’un de ces centres pourrait-il loger à côté des chaires d’études en journalisme Irving dans les deux universités du Nouveau-Brunswick?
L’important dans vos recommandations, si je peux me permettre, monsieur et mesdames les sénateurs et sénatrices, c’est de ne pas négliger les réalités régionales et provinciales à travers le pays. On se souviendra en 1981 que la Commission Kent avait fait des recommandations pour limiter la concentration de presse au Canada. Entre autres recommandations, la Commission préconisait que le tirage de tout propriétaire de presse ne devait pas dépasser cinq pour cent - on est loin de cette réalité là aujourd’hui - de l’ensemble des quotidiens du Canada. Or, à l’époque, cette recommandation laissait le champ libre à Irving au Nouveau-Brunswick qui n’avait alors que deux pour cent des tirages sur la scène nationale. Or, Irving a en ce moment 85 pour cent du tirage des quotidiens du Nouveau-Brunswick, laissant 15 pour cent du tirage à l’Acadie Nouvelle, d’où mon insistance à ne pas oublier les réalités provinciales dans vos recommandations. Je vous remercie.
(Anglais suit – Senator Tkachuk : Thank you for your presentation. When you talked about the power of the Irving family and the ownership of the media…)
(Following French)
Senator Tkachuk: Thank you for your presentation. When you talked about the power of the Irving family and the ownership of the media, if they did not have all these other interests, would their ownership of all the English language newspapers or their ownership of the newspapers of New Brunswick still be a monopoly situation that would cause you problems?
(French follows - Madame Lord - J’aurais envie de ..)
(Après anglais -- Senator Tkachuk -- …would cause you problems?)
Mme Lord: J’aurais envie de vous dire qu’on ne peut même presque pas répondre à cette question hypothétique parce que la réalité n’est pas celle là. Ils sont propriétaires de plus de 300 compagnies dans la Province.
Effectivement, ça accentue énormément le problème du monopole de presse, mais si on veut aller dans l’hypothétique, toute situation de monopole de presse que la compagnie propriétaire de plusieurs journaux ne soit pas propriétaire d’autres compagnies dans d’autres secteurs économiques, le problème serait moins grand, mais le problème au niveau de la diversité, la pluralité des opinions serait là également, sauf qu’ici le problème est accentué parce que la liberté de presse au Nouveau-Brunswick appartient maintenant presque exclusivement à Irving qui évidemment -- et je vous citais un journaliste controversé français -- mais en France, étant un pays intellectuel comme il l’est, on écrit beaucoup et on discute beaucoup de cette situation là comme nulle part ailleurs dans le monde, et puis il y a un spécialiste des médias qui s’appelle Serge Alimi qui lui dit carrément que la liberté d’expression appartient maintenant à ceux qui la possèdent, donc, évidemment, Irving possède la liberté d’expression à travers ses journaux, notamment, et peut contrôler ce qui ce dit, et surtout ce qui ne se dit pas. C’est ça aussi. Tous les angles morts, tous les silences sont aussi importants et voire des fois plus importants que ce qui se dit et évidemment hier, c’est ce qui ressortait beaucoup dans les présentations. C’est tout ce qu’on ne sait pas et tout ce dont on ne peut pas discuter au Nouveau-Brunswick qui touche une grande partie de l’économie de la province, et on sait que l’économie, c’est quand même une facette non négligeable dans une société.
(Anglais suit -- Senator Tkachuk: What we do not know is probably just as theoretical as the fact that: are they a monopoly without all these other interests?)
(Following French - continuing with Senator Tkachuk)
Senator Tkachuk: What we do not know is probably just as theoretical as the fact that: are they a monopoly without all these other interests? Do the newspapers have different editorials or are all of the editorials the same in all the newspapers? Do they have differences of opinion amongst themselves? Is there any evidence that they have that freedom?
(French follows - Madame Lord - Des évidences qu’ils ont ...)
(Après anglais)
Mme Lord: Des évidences qu’ils ont cette liberté? Bien, il y a trois équipes éditoriales différentes pour les trois quotidiens sauf que lorsqu’au cours des deux dernières années, quand Irving s’est mis à acquérir davantage des journaux hebdomadaires, une chose qui s’est produite et qui se produit ailleurs aussi, c’est qu’il a uniformisé le contenu éditorial des hebdos. Donc, celui qui était éditorialiste pour l’un des hebdomadaires dans la région de Miramichi est devenu l’éditorialiste pour l’ensemble des hebdomadaires qui appartenaient à Irving. Donc, on a vu ce phénomène là ailleurs au Canada aussi où on a essayé d’imposer l’éditorial unique au sein d’une même propriété de journaux et celui qui avait été choisi lors de l’entente aussi d’achat et de vente et tout ça des journaux n’a pas duré très, très longtemps. Donc, il n’est plus là. Il a démissionné. Donc, au niveau des hebdomadaires, on a vu une une uniformisation de la position éditoriale. Pour les quotidiens, évidemment, il y a trois équipes éditoriales, il y a trois journalistes à l’assemblée législative mais il reste que dans certains cas, ils vont dire la même chose, et dans d’autres cas, ils vont prendre des positions différentes. Mais aussi, les journaux, si on prend les quotidiens, se positionnent par rapport à leur lectorat. Comme par exemple, le Times & Transcript à Moncton est très, très Moncton centriste alors que le Telegraph Journal, qui se veut journal provincial, va avoir une vision et un discours un peu plus provincial dans ses prises de position. Et le Daily Gleaner est plus près, si on veut, de l’appareil politique de la province, donc il est un petit peu plus politique, malgré que le Telegraph Journal ne laisse pas sa place non plus à ce niveau là.
Donc, on ne peut pas tirer une ligne sauf que, ce qui est uniforme, et hier, mon homologue, qui est professeur de journalisme à l’Université Saint-Thomas, qui est un ancien journaliste au Telegraph Journal, l’a dit. L’une des choses qu’il a remarqué en entrant dans la salle des nouvelles à Saint-Jean, ça été l’auto-censurem comment l’auto-censure était très prononcée. Et il a même dit que l’auto-censure était encore plus grande avec les patrons, donc les « senior editors ». C’était beaucoup plus senti, et même qu’on peut aller plus loin. On parle d’auto-censure, mais on peut même parler de censure intégrée, c’est-à-dire qu’on n’en devient même plus conscient, donc, les journalistes peuvent se chercher des scoops ailleurs. On sait où on ne doit pas regarder, où on ne doit pas chercher des histoires. Donc, on les cherche ailleurs, on se glorifie avec d’autres histoires qu’on trouve, et à un moment donné, on est même plus conscients qu’on se fait l’auto-censure. La censure est intégrée, et je pense que c’est ce phénomène là qui se passe. Et ce n’est pas exclusif à Irving. C’est comme ça dans les autres conglomérats de presse aussi. C’est un phénomène universel au niveau du monopole de presse.
(Anglais suit -- Senator Tkachuk: I am asking you some questions on the other ownership because I come from Saskatchewan which has the same situation in the sense that we have always been a monopoly province)
(Following French)
Senator Tkachuk: I am asking you some questions on the other ownership because I come from Saskatchewan which has the same situation in the sense that we have always been a monopoly province. It was the Sift and Thomsons before, then it was Black who owned almost all the dailies in the province, now it is CanWest. I do not remember this debate of whether it was monopoly or not because they were not involving any other businesses outside of that and then of course, we had television, you know, CTV and CanWest and a whole bunch of weeklies and radio stations which are owned by different people.
I do want to talk a little bit about community radio which we have not had any testimony on that, but how it works. Is it funded by the Province or by the Federal Government through Heritage Canada, and how is it set up? Is it Co-op? Perhaps you could tell us a little bit how the community radios, corporately, how they are set up?
(French follows – Mme. Lord: Le démarrage se fait...)
(Après anglais)
Mme Lord: Le démarrage se fait à l’aide d’un octroi d’une subvention gouvernementale du Gouvernement Fédéral. Mais ensuite, comme ils peuvent avoir de la publicité, mais ils ont quand même un quota de publicité qu’ils peuvent avoir, donc, il y a des réseaux qui en viennent presqu’à l’auto-suffisance. Par exemple, ici, tout près de Moncton, à Shediac, il y a la radio CJSE qui est un succès sans précédent au Canada. Proportionnellement parlant, c’est la radio au Canada, toutes langues confondues, qui a les plus grosses cotes d’écoute par rapport à la population qu’elle dessert. Donc, il n’y a pas une radio qui rejoint autant son public qu’à la radio CJSE.
Donc, évidemment, c’est une radio à but non-lucratif, donc on ne fait pas d’argent avec ce genre de radio, mais c’est une radio qui fait ses frais et le succès est tellement grand que le CRTC a dû accepter de déroger à sa politique et à accorder une deuxième licence à CJSE pour créer une radio communautaire plus urbaine dans la région de Moncton, et cette nouvelle radio sera située à Dieppe tout près d’ici, parce que le succès est tellement grand, et puis comme je l’ai dit, ce qui est très important, c’est que c’est la première fois que la communauté acadienne dans ce réseau de radios communautaires ici au Nouveau-Brunswick - mais c’est la même chose en Nouvelle-Écosse ou à Terre-Neuve - que la communauté acadienne s’entend dans sa langue.
Il y a eu des radios, il en existe encore des radios privées de langue française au Nouveau-Brunswick. Il y a évidemment Radio-Canada, sauf que les standards de langue ne sont pas les mêmes et le contenu n’est pas le même du tout. Les radios communautaires sont vraiment axées pour donner un service réel à la communauté puis il y a des études qui ont déjà été faite entre autres sur CJSE puis CKRO qui est la radio communautaire dans la Péninsule Acadienne qui est aussi un véritable succès dans cette région là également, quoique les deux radios ne faisaient pas face aux mêmes défis linguistiques parce que la région du Sud-Est étant une région minoritaire pour les francophones, le défi, c’était des gens qui ... ici, les Acadiens souffrent de ce qu’on appelle une insécurité linguistique, donc, ils considèrent souvent qu’ils ne parlent pas bien leur langue, qui est une perception. Ce n’est pas nécessairement la réalité, mais lorsque ce sont des gens qui ont été exposés pendant très longtemps à la seule radio qui était Radio-Canada où on a des standards de langue qui sont complètement autres que ceux de la région, évidemment, ça accentue le complexe qu’un individu qui vit en milieu minoritaire peut développer par rapport à sa propre langue, et CJSE, dans l’espace de dix ans, a presque corrigé cette situation. Donc, les gens maintenant vont participer aux tribunes téléphoniques, vont participer au marché aux puces dans leur langue d’ici et ils sont tellement heureux de s’entendre. Ils se reconnaissent, ils ne sont plus invisibles. Ce qui était toujours leur situation avant, c’était d’être invisible, et les radios communautaires permettent cette visibilité là aux communautés.
(Anglais suit -- Senator Tkachuk: Are the radio stations governed by a community board? Do they have an annual meeting?)
(Following French)
Senator Tkachuk: Are the radio stations governed by a community board? Do they have an annual meeting?
Ms. Lord: Yes.
Senator Tkachuk: So it is operated like what they call a non-profit, but I always say they have to make a profit or otherwise they can replace the radio station, right?
Ms. Lord: Yes.
Senator Trenholme Counsell: I guess my reaction, first of all, is one of sadness. I attended the announcement of the money for the two schools of journalism as a friend of the Honourable Roméo LeBlanc, not the Irving family, but at the invitation of Mr. LeBlanc and his family. I thought it was something very positive. I thought it was good news. I would never have sensed that there could be this fear. You are a professor there, and I do not remember if you were there that day?
(French follows - Madame Lord: Non, je n’ai pas ...)
(Après anglais)
Mme Lord: Non, je n’ai pas été invitée à l’annonce, non.
Le sénateur Trenholme Counsell: Peut-être que ça, c’est la raison pour votre ... un peu de la raison pour votre réaction, et je le regrette, mais ce n’était pas ma responsabilité de faire la liste. « I do not want to appear to be defending anyone, but I had a sense that day that the money was going equally”, également à nos deux universités avec des études en média, dans le domaine du journalisme.
Aujourd’hui, nous avons quelque chose de très différent, je pense, mais en même temps, j’ai pensé très, très approprié et très touchant que les fond d’ici sont au nom d’un ancien journaliste acadien et gouverneur général. Mais peut-être que ça c’est mon opinion, « but I listened with sadness. I want to ask a couple of things, and they are related to the media. » Premièrement, ce n’est pas la première fois que la famille Irving, les capitalistes, sont très bien impliqués à l’Université de Moncton. Il me semble que monsieur J.K. Irving est un co-président avec M. Losier dans la campagne en ce moment?
Mme Lord: Exact. C’est exact.
Le sénateur Trenholme Counsell: C’est une bonne chose ou non?
Mme Lord: C’est un peu problématique pour la communauté acadienne. Pas que la communauté acadienne veut se fermer, mais c’est qu’il faut le voir en terme de milieu universitaire et le milieu universitaire au Canada -- et c’est pas unique à l’Université de Moncton, c’est un phénomène répandu sur la scène nationale -- c’est que en raison du manque d’appui de la part du Gouvernement Fédéral dans le financement des universités, les universités doivent de plus en plus s’ouvrir à l’investissement de capitaux privés et donc, de plus en plus d’entreprises - et on le voit maintenant à l’Université de Moncton -- s’intéressent à vouloir acheter, si on veut, des chaires et je lisais un article dans le Globe and Mail il n’y a pas longtemps où on met à l’enchère par exemple, les écoles, les MBA des écoles d’administration etcetera, pour savoir qui va miser le plus pour acheter le nom de l’école, donc, il y a une marchandisation des universités qui se fait, et ça, c’est très problématique parce que les universités devraient rester des lieux neutres où la critique reste possible, où la liberté d’expression reste possible et de voir que des capitaux comme ça viennent acheter, si on veut, et puis, si on veut parler par exemple, du comité aviseur là -- ça je pense qu’il faut en arriver là -- qui va gérer la chaire de journalisme chez nous. Bon, il y a un membre de la famille Irving qui sera là. Qui seront les autres membres? Le recteur de l’Université qui a accepté le don, le vice-recteur, l’un de mes vices-recteurs à l’Université, deux personnes nommées par le recteur -- on est rendus à cinq -- il reste le directeur de département, et chez nous, le directeur de département est un contractuel. Donc, qu’est-ce que ça veut dire? Irving a le droit au chapitre pour dire qui va être invité et qui ne sera pas invité comme personne pour améliorer la formation des étudiants.
Donc, c’est là où c’est problématique et ça ne se passe pas seulement qu’en journalisme, mais aussi, ce qu’il faut savoir, c’est qu’à l’Université Laval, il y a une chaire d’études aussi qui s’appelle Bell Global, Bell Globe, et c’est Floriant Sauvageau le titulaire de cette chaire, et à l’Université Laval, lorsque Bell Globe a approché l’Université pour faire un don, pour créer cette chaire, l’Université a dit “oui, d’accord, mais vous ne serez pas présent au comité aviseur,” et Bell Globe a accepté de ne pas être présent, parce que l’Université a plaidé que “nous sommes les professionnels, nous savons comment gérer des chaires d’études universitaires, et on ne pourra pas le faire en toute intégrité si vous êtes présent.” Et puis, ce qui est intéressant dans la chaire à l’Université Laval, c’est une chaire en journalisme scientifique, donc c’est pour former des étudiants en journalisme scientifique, ce qui n’est pas vraiment tout le créneau de Bell Globe. C’est une partie, mais on sait maintenant aussi qu’avec les enjeux auxquels notre société fait face -- hier, on parlait entre autres d’environnement -- c’est à travers des reportages, de la couverture, des textes scientifiques qu’on pourra mieux comprendre les enjeux, entre autre, des défis environnementaux. Donc, Bell Globe a jugé que c’était nécessaire de former des étudiants en langue française pour être mieux, plus capable d’écrire des articles scientifiques. Et c’est là la différence. Donc, il y a différentes façons de faire là, mais à l’Université Laval, on s’est mieux protégés et les intérêts, si on veut, de Bell Globe, étaient quand même moins évidents là au niveau du don. Le don était un peu plus désintéressé si on veut le dire comme ça.
Le sénateur Trenholme Counsell: Madame, est-ce que vous avez la même peur avec les dons de Bill Gates et avec la famille McCain, et récemment, Bill Gates a donné, je pense, un million de dollars à chaque université partout dans la province, et la famille McCain était ... de l’avis de M. Harrison McCain, il est bien impliqué ... il était bien impliqué dans la vie de l’Université de Moncton, et je veux dire aussi, comme anglaise, par exemple, la famille Imbeault contribue à l’Université de Mount Allison et bien sûr à l’Université de Moncton. Moi, c’est une ... ils ont deux choses ici: c’est les money, mais aussi pour moi, je suis Néo-Brunswickoise, et pour le bénéfice des autres ici, des autres provinces, je pense que nous avons partout dans la société aujourd’hui moins de peur et un plus grand sens de partage.
(Anglais suit – continuing with Senator Trenholme Counsell – There is concern in the media…)
(Following French -- continuing Senator Trenholme Counsel)
There is a concern in New Brunswick about the media, there is no question, but I mean, on the other hand, l’Acadie Nouvelle does have very large advertisement, accepts them, from Kent. I know I have seen Kent. I do read l’Acadie. I am trying to think of other, but we are not two solitudes and I think that you share the same concerns as many New Brunswickers about the media, but the sense that we cannot, I guess that your fear is optimized over the chair of journalism and that perhaps is very significant.
(French follows - Madame Lord: Je ne suis pas ...)
(Après anglais)
Mme Lord : Je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous, madame le sénateur Trenholme Counsell parce que ce n’est pas la première fois que je me prononce sur le monopole de presse, et c’était bien avant la création des chaires de journalisme, et c’est la raison pour laquelle je n’ai pas été invitée à l’annnonce. Donc, c’est pas une réaction face à la chaire. Pour moi, c’est un cadeau empoisonné, la chaire de journalisme Irving dans mon programme, mais je ne vous dis pas qu’on ne pourra rien faire avec le 45 000 $. Je souhaite qu’on puisse faire des choses intéressantes, sauf que le problème au niveau de l’éthique et de l’intégrité du corps professoral est vraiment bouleversé, parce que nous, dans nos cours, évidemment, il y a des cours où on enseigne la pratique du journalisme, et des fois, on dit à la blague qu’on forme les étudiants pour qu’ensuite ils soient déformés lorsqu’ils s’en vont dans le marché du travail, mais on a aussi des cours où on s’intéresse vraiment, où on fait des analyses de contenu, des analyses de discours dans les journaux, on analyse les couvertures médiatiques, qui a été interviewé, qui n’a pas été interviewé, etcetera et aussi, tout le phénomène de concentration de presse. On enseigne cela à nos étudiants, on les sensibilise à cette situation là qui va être la leur quand ils vont aller sur le marché du travail. Donc, d’une part, d’une main, on prend l’argent d’un des plus grands monopoles de presse sur un territoire géo-politique au Canada, et de l’autre main, on leur dit “ah, c’est très mauvais les monopoles de presse pour la liberté d’expression.” Une main fait une chose, l’autre main dit d’autre chose. C’est difficile, c’est difficile. Pour 45 000 $ par année. Est-ce que ça vaut 45 000 $ par année.
(Anglais suit -- Senator Munson: There seems to be this great divide in New Brunswick…)
(Following French - continuing with the Chairman)
Senator Munson: There seems to be this great divide in New Brunswick, and I am sure that with all this complaints we hear about the Irving -- and I am sure that this has been taught of by greater minds, but has anybody ever suggested to the Irvings or their newspapers that perhaps there should be a French voice in the English language newspapers?
Mme. Lord: Yes, there is.
Senator Munson: Is there? Column, editorial? Well, the other papers, particularly the Moncton Times and a column, editorial, news stories, an alternative approach to journalism, I guess, in these English language papers? I am sure that it has been thought of, but is anybody biting or buying into that?
(French follows – Mme. Lord: Comment je pourrais ...)
(Après anglais)
Mme Lord: Comment je pourrais vous dire ça. Bon, c’est qu’il y a eu des ... hier, on a eu Robert Pichette qui s’est assis quelques minutes ici là avec Mme Webster. Il était un chroniqueur à l’époque pour le Telegraph Journal, mais évidemment là, avec ce qui se passe à l’Université de Moncton, on pourrait voir ça comme un dialogue qui s’établit. Je pense que c’en est un entre la famille Irving et la communauté acadienne, notamment à travers aussi l’Université. C’est une autre façon aussi de le faire, et ce n’est pas que l’Université -- je réponds par le biais là à votre réponse, à votre question, mais c’est que je veux répondre aussi à madame le sénateur Trenholme Counsell en même temps -- c’est que ce n’est pas que la communauté acadienne veut se fermer, et je ne pense pas que les Irving veulent se fermer à la communauté acadienne. Au contraire, on le voit. Depuis deux ans et demi, ils achètent maintenant les journaux acadiens. On voit qu’ils prennent, qu’ils veulent prendre voix là, ils veulent prendre la parole dans l’espace public acadien, de plus en plus, donc ils posent des gestes concrets dans ce sens là. Mais pourquoi veulent-ils prendre autant de place? C’est là qu’il faut se poser la question. C’est pour devenir encore plus gros.
Ce matin, je parlais avec mon ancien patron, Claude Bourque, de Radio-Canada, puis je lui ai dit que j’aillais le citer. Il m’a dit, « ce sont des requins dans un aquarium. » Donc, ça dit tout, ça dit tout. C’est comme ça qu’il faut comprendre ce qui se passe. C’est exactement ça. Vous en avez vu hier, des poissons qui ont été bouffés par les requins là.
Donc, c’est là, les inquiétudes reposent là-dessus. On les voit de plus en plus grossir, grossir, grossir et puis, si par exemple, monsieur Irving, qui est le co-président de la campagne financière de l’Université de Moncton qui s’achève, qu’il fasse un don à l’Université de Moncton, par exemple, au département de musique. Là, on pourrait parler de philanthropie ou de mécénat, mais le don -- parce qu’il existe une chaire Irving à l’Université de Moncton qui est en environnement -- et là, ensuite, on s’en va dans le programme de journalisme. La musique, les beaux-arts, le théâtre, ça existe aussi à l’Université de Moncton. McCain, la même chose. On sait que McCain s’intéresse beaucoup aux arts au Nouveau-Brunswick. C’est louable. Les gens reconnaissent, les gens apprécient, les gens trouvent que c’est de la générosité. On voit le désintéressement. Mais d’avoir des chaires en environnement et une chaire en journalisme, on ne peut plus parler de désintéressement à ce moment là. Ce ne sont pas des dons gratuits. Il faudrait être naïf pour croire ça.
(Anglais suit -- Senator Munson: It seems also that you seem to have a problem within the Acadian community.)
(Following French -continuing with Senator Munson)
Senator Munson: It seems also that you seem to have a problem within the Acadian community. You talked about l’Acadie Nouvelle being a North Eastern New Brunswick kind of paper and the people feel more comfortable there with the newspaper, yet, here in Moncton, it is not that same sort of love affair with the newspaper. You know, they had a trust fund set up to make this paper viable. Is there anything possible in having the idea of having another trust fund set up to establish a French language newspaper in a predominantly French language environment as Moncton-Dieppe to compete against l’Acadie Nouvelle or is that cutting your own throat?
(French follows -- Madame Lord: Disons que l’exercice ...)
(Après anglais)
Mme Lord: Disons que l’exercice a déjà eu lieu. Il y a déjà eu une tentative d’avoir un journal francophone à Moncton, puis il a existé pendant quelques temps, qui s’appelait le Matin, et c’est pour le Matin que le fond de fiducie avait été mis sur pied par le gouvernement à l’époque, mais lorsque le Matin a rendu son dernier soupir, bien, le fond de fiducie est resté là, en suspens, et évidemment, des négociations se sont fait avec l’Acadie Nouvelle qui était à l’époque strictement régionale et qui couvrait le Nord-Est de la province, devienne provincial et que le fond de fiducie allait aider, comme les gens de l’Acadie Nouvelle l’ont expliqué hier, à distribuer le journal à la grandeur de la province.
C’est sûr qu’à Moncton, quand on regarde les tirages, par exemple, pour l’Acadie Nouvelle et le Times & Transcript, dans le meilleur des scénarios, il y a 3 000 exemplaires de l’Acadie Nouvelle qui se vendent par jour ici dans le Sud-Est, mais quand on regarde le nombre d’Acadiens abonnés au Times & Transcript, on parle d’au-dessus de 15 000. Ça frise même les 17 000 ou 18 000, donc, l’Acadie Nouvelle se fait beaucoup reprocher d’être un journal du Nord-Est. Évidemment, elle est située à Caraquet, elle se sent très près de son lectorat qui est dans la Péninsule Acadienne, et hier, ils l’ont dit, ce sont leurs chiffres. 80 p. 100 de leur lectorat est rural alors que Moncton est vraiment une région urbaine. Donc, effectivement, le lectorat de Moncton acadien ne se reconnaît pas beaucoup dans l’Acadie Nouvelle, donc va lire le Times & Transcript qui est très Moncton centriste.
Mais est-ce que ça serait un projet ça de ... puis, si ça serait se couper la gorge? La question est toujours là. Est-ce que ça serait viable en Acadie d’avoir deux journaux? Moi, je ne suis pas une experte en administration puis en marketing là. Je ne pourrais pas vous répondre.
(Anglais suit -- Senator Munson : You quote to the French journalist Jean-François Kahn…)
(Following French -- continuing with Senator Munson)
Senator Munson: You quote to the French journalist Jean-François Kahn. I never thought I would see the word “communism” this morning, but he did say and you talked about it taking on a clear meaning in New Brunswick, that with this Irving empire, we are reinventing communism, albeit on a private basis. Well, to combat this term in dealing with what is a monopoly here, you suggested a media watch organization? What kind of teeth would a media watch organization have to monitor - and you suggested it should be located right next to the Irving chairs in journalism studies -- you are being sarcastic, are you not?
(French follows – Mme. Lord: Oui, c’est pour permettre ...)
(Après anglais)
Mme Lord: Oui, c’est pour permettre d’avoir l’équilibre, parce qu’on est quand même dans un pays de liberté, donc on aurait les deux.
(Anglais suit -- Senator Munson: So what kind of teeth and how would it operate?)
(Following French)
Senator Munson: So what kind of teeth and how would it operate?
(French follows -- Mme. Lord: Pour ... disons que les observatoires des médias, ce sont des créations récentes, et bon, celui qui est un peu plus développé, c’est celui de la France.)
(Après anglais)
Mme Lord: Disons que les observatoires des médias, ce sont des créations récentes, et bon, celui qui est un peu plus développé, c’est celui de la France. Pour le moment, celui en France, par exemple, a une lettre circulaire à tous les mois qui est diffusé, entre autres, sur internet, mais aussi aux abonnés qui veulent bien être abonnés pour savoir. Par exemple, les gens peuvent, si on juge qu’un reportage a fait preuve de désinformation, par exemple, ou qu’il y a un angle qui n’a vraiment pas été traité ou il y a telle personne dans un tel domaine qui aurait dû être interviewée qui n’était pas là, donc on peut communiquer avec l’observatoire des médias, et eux vont faire la recherche pour voir si cette plainte là, par exemple, est fondée.
Donc, quelle sorte de dent qu’un observatoire des médias aurait? Bien, tout dépend évidemment des moyens dont l’observatoire disposerait pour avoir une très bonne diffusion et avoir aussi une force morale, donc de devenir ... quand, par exemple, l’observatoire dirait, que, par exemple, tel journal a manqué à son devoir de responsabilité sociale, n’a pas respecté le contrat social qui est tacite entre les citoyens et un organe de presse, ça deviendrait gênant pour un journal, ou encore, moi, je vous dit franchement que même la télévision publique n’est pas à l’abri nécessairement là. On l’a vu avec le jugement de la Cour Suprême sur l’Affaire Néron. Radio-Canada a été trouvée coupable de diffamation dans ce cas là. Donc, l’observatoire des médias, lorsque ... il faut lui donner les moyens de devenir une autorité morale au pays pour que ça devienne gênant, pour forcer les acteurs dans les organes de presse de s’auto-réguler, c’est-à-dire qu’on respecte beaucoup mieux la rigueur qui laisse à désirer plus souvent qu’autrement là, trop souvent, l’intégrité et la responsabilité sociale. Donc, mais, tout ça est en développement. Ce sont des instances qui sont toutes jeunes encore. C’est un nouveau pouvoir citoyen. C’est ça qu’il faut comprendre. C’est un pouvoir citoyen. Donc, et c’est pour ça aussi que je voulais parler un peu des radios communautaires, qui avec l’aide gouvernementale, permettent d’avoir une portée sans que ça soit le gouvernement qui s’ingère. Donc, on donne des fonds et finalement, la communauté gère ces octrois pour s’entendre.
Donc, l’observatoire des médias, ça serait un peu la même chose. Ils pourraient disposer d’aide gouvernementale, mais je voyais qu’en France aussi, on fait appel aux dons d’institutions, d’associations, ça peut être des associations de citoyens, des associations de journaliste, des individus, donc il peut y avoir plusieurs sources de financement, mais il faut absolument que cette instance reste indépendante et autonome, mais je pense qu’on est à un point où au niveau de la production journalistique au Canada, pour toutes sortes de raison, la concentration de la presse en est une, mais ce n’est pas la seule, ou les médias aussi doivent être “surveillés.”
On a toujours cru que les médias étaient là pour s’assurer que les droits et libertés des citoyens soient respectés, mais avec le manque de déontologie qu’on constate de plus en plus, on a regardé aussi la décision du CRTC pour CHOI, la radio CHOI à Québec. Le jugement contre l’animateur de CHOI, il y a deux semaines, cette jeune femme qui a finalement été jusqu’au bout et qui a eu un procès, donc, ce sont des phénomènes nouveaux au Canada, qui bouleversent beaucoup, qui sont mal reçus dans le milieu journalistique parce qu’on est pas habitués dans le milieu journalistique à se faire taper sur les doigts de cette façon là. Sauf qu’il y a des dérapages au niveau de la déontologie, et c’est là qu’un observatoire des médias pourrait veiller à recevoir les plaintes et les examiner et ensuite dire “oui, ceci c’était manquant, ici, il y a eu un angle mort. Il aurait fallu le traiter autrement, etcetera.” Donc, simplifier énormément ce qui serait le travail, mais en gros, ce serait ça. Mais, il faudrait lui donner les moyens d’être une autorité morale. Mais ce qu’il ne faut pas oublier, c’est qu’évidemment, l’observatoire des médias pourrait être à deux niveaux, c’est-à-dire qu’il pourrait avoir vraiment sur un plan national, parce qu’il y a des organes de presse qui fonctionnent sur le plan national, mais aussi, il y a des situations provinciales qui mériteraient qu’il y ait une division à l’intérieur de l’observatoire des médias qui s’intéresserait à des situations provinciales. Le Nouveau-Brunswick en est une, le Québec en est une autre, etcetera.
La présidente: Je reviens pour ma première question au mécénat, et il me semble que quand on dit « they are damned if they do, and they are damned if they don’t. » Je me souviens, il y a 20 ou 30 ans, d’avoir entendu des critiques de la famille Irving parce qu’ils ne faisaient pas de dons, parce qu’ils ne faisaient pas assez pour avancer la qualité du journalisme qu’on apprend, qu’on pratique dans la province. Voilà qu’ils mettent de l’argent là-dedans et qu’on les attaque, mais quand même, est-ce que ce n’est pas mieux de recevoir, quand même, un peu d’argent des gens qui profitent, justement, de l’entreprise journalistique au Nouveau-Brunswick?
Mme Lord: C’est qu’il faudra voir comment tout ça va fonctionner, parce que là, c’est pas enclenché encore. Il faudra voir le comité aviseur, les choix que le comité aviseur va faire pour les gens qui viendront parler aux journalistes, aux futurs journalistes.
Évidemment, il y a deux écoles, et vous constatez ce matin, qu’évidemment Philip Lee et moi ne partageons pas la même opinion là, ce qui est sain, ce qui est sain. Les étudiants entendent deux discours, c’est très bien comme ça, je pense, mais de quel côté la balance va pencher au comité aviseur? Est-ce qu’on va choisir des gens qui pensent comme Philip Lee puis les Irving, ou est-ce qu’on aura aussi, est-ce que je pourrai inviter moi Jean-François Kahn moi, à venir parler à mes étudiants? C’est ça la question. Est-ce que Irving va permettre que Jean-François Kahn vienne ou Ignacio Ramonez.
La présidente: On va voir.
Mme Lord: Bien, c’est ça. Il faudra voir.
La présidente: Et je suis très sûre que vous allez suivre ça de très près, hein?
Mme Lord: Oui.
La présidente: Tenez-nous au courant.
Mme Lord: Puis l’autre, pour répondre encore à votre question, c’est la question des stages.
La présidente: Oui.
Mme Lord: Là, c’est sûr que c’est un projet expérimental de deux ans, mais nous, nos étudiants doivent faire un stage obligatoire dans leur formation, qui leur donne des crédits universitaires dans leur formation, donc, mais j’espère que ça va forcer les autres instances médiatiques du milieu ici notamment. Par exemple, à Radio-Canada où on a ... cette année, je n’ai pas de stagiaire à Radio-Canada. Pourquoi? J’en ai un qui va à l’Étoile qui appartient à Irving, j’en ai une autre qui va à l’Hebdo Chaleur qui appartient à Irving parce qu’ils ont 10 $ de l’heure. Radio-Canada étant Radio-Canada, une boîte très syndiqué, très syndicalisée, évidemment, nos jeunes ne peuvent pas être salariés, donc, il faudra peut-être revoir ça puis peut-être négocier ça avec les syndicats là pour qu’on puisse avoir un stagiaire qui serait payé.
La présidente: Justement, parce que moi, j’ai déjà eu à travailler avec un syndicat qui refusait qu’on fasse entrer des stagiaires non payés, parce qu’ils disaient “là, vous allez profiter d’un travail gratuit, ce qui va nuire à nos membres,” donc, prenez donc des étudiants si vous voulez, mais payez.
Mme Lord: Oui. Sauf que souvent, Radio-Canada, ce qui se produit au niveau du stage, c’est que l’étudiant va faire le même travail, par exemple, qu’un journaliste qu’il va suivre dans une journée mais lui, son produit ne sera pas diffusé.
La présidente: Ah voilà, oui.
Mme Lord: Donc, mais il fait le travail. Son travail est évalué par les gens de la boîte, mais évidemment, lui, rien ne va en ondes, sauf qu’à Radio-Canada, si, par contre, on prend le travail du stagiaire et on le diffuse en onde, il est payé, et les syndicats, ils voient ça aussi là. C’est des deux côtés.
La présidente: Oui, oui. Bon, c’est une précision peut-être importante.
Mme Lord: Oui.
La présidente: Maintenant, pour ce qui est de la radio communautaire, c’est très beau, hein?
Mme Lord: Oui.
La présidente: Parce qu’il faut que les gens puissent se parler entre eux.
Mme Lord: Oui.
La présidente: Mais si on pense purement aux nouvelles, à l’information dans ce sens là, est-ce que ces radios communautaires engagent des journalistes?
Mme Lord: Oui. Certains ont plus de moyens que d’autres. À CJSE, ils ont deux journalistes, donc ce qui est quand même pas si mal pour une radio avec peu de moyens, puis aussi, ils ont à l’échelle nationale, l’alliance des radios communautaires puis ils ont une agence de presse, si on veut, d’où sont produits à Ottawa des bulletins de nouvelle, donc, ils vont diffuser ces bulletins de nouvelle qui sont produits à Ottawa, mais ce qui se passe à l’Association de presse francophone, c’est qu’ils ont une réaction face à Radio-Canada ou à Radio-Canada Montréal qu’ils appellent, donc s’il y a une nouvelle, par exemple, du Québec, si on prend du CRTC pour CHOI, il y a un an et demi, on avait décidé que c’était une nouvelle Québecoise et on ne la diffusait pas au sein des radios communautaires à l’échelle du pays, en réaction à la Montréalisation des ondes de Radio-Canada. Mais les gens d’ici ont quand même le droit de savoir ce qui passe parce que c’est un organe national, le CRTC, qui prenait une décision qui pouvait avoir des répercussions nationales aussi là. Donc, c’est un petit peu boiteux, mais quand même, il reste qu’ils ont réussi à mettre sur pied cette salle des nouvelles à Ottawa, puis ils alimentent au niveau, avec les journalistes ici sur place, de nouvelles locales, régionales et provinciales là pour compléter les bulletins de nouvelle.
La présidente: Et est-ce qu’ils se donnent comme mission d’informer leur public, surtout des choses qui touchent directement à la communauté acadienne ou est-ce qu’ils ont comme mission de fournir une information complète?
Mme Lord: C’est très axé sur la communauté acadienne.
La présidente: Donc, pour les sources d’information dans le sens traditionnel - si quelque chose se passe en Irak, ce n’est pas les radios communautaires, vers qui on tourne.
Mme Lord: D’ici, mais la salle de presse nationale à Ottawa va s’occuper des nouvelles internationales.
La présidente: Aussi.
Mme Lord: Oui, ça on va les avoir dans les bulletins, les grosses nouvelles, oui. Donc, le rôle ici, c’est beaucoup plus de donner l’information, c’est ça, régional là. Parce qu’évidemment, sinon, les gens qui écoutent la radio ne l’auraient pas autrement.
La présidente: C’est normal d’ailleurs. N’importe quel média local doit servir le public local.
Mme Lord: Oui.
La présidente: Étant donné que votre présentation était très axée sur la cause, si vous voulez, acadienne -- et je le comprends, étant moi-même membre d’une minorité, je comprends très bien -- mais notre mandat, c’est de penser à ça, mais c’est aussi de penser juste à l’information tout court. Alors, ils essaient de remplir, je ne dirais pas vide, mais cette part du marché?
Mme Lord: Oui, puis de toute façon, c’est un trait, puis ça été étudié, c’est un trait caractéristique de la presse acadienne en général qui a aussi son défaut, c’est-à-dire que si on veut vraiment savoir des fois ce qui se passe dans la province, il faut aller s’informer du côté anglophone là. Pour donner un exemple, hier, la couverture des audiences ici, du comité, bon, à CBC, on avait la professeure de Mount Allison, mais à Radio-Canada, on avait l’Acadie Nouvelle. Donc, c’est typique. Mais le journaliste de Radio-Canada nous a bien dit qu’il y avait eu sept ou huit présentations, mais les seuls qu’on a vu en clip au bulletin de nouvelles, ce sont les gens de l’Acadie Nouvelle, parce qu’évidemment, ça correspond à l’auditoire.
La présidente: Et ça parle français.
Mme Lord: Oui, exactement, sauf que des fois, de s’arrêter toujours à la question de la langue, on se prive beaucoup d’informations, mais c’est un pli qui est pris par les deux communautés linguistiques. Hier, on a vu les présentations, on a vu l’ignorance de ce qui se passe du côté francophone ici dans la province par certains anglophones qui ont fait des présentations là. Donc, il y en a un qui affirmait qu’Irving ne créait pas de nouveaux journaux. C’est faux, parce que l’Étoile, c’est un journal qui a été créé par Irving. La République, la même chose. Donc, mais évidemment, lui, il parlait de ce qu’il connaissait, de son monde anglophone, mais c’est des deux côtés.
La présidente: C’est ce qu’on appelle les deux solitudes.
Mme Lord: Oui.
(Anglais suit – Senator Tkachuk: How many reporters are here in the room today? One , two, three, four, five, six, seven.)
(Following French)
Senator Tkachuk: How many reporters are here in the room today? One, two, three, four, five, six, seven.
The Chairman: Terrific.
Senator Tkachuk: I find it ironic that in Vancouver, Regina and Moncton, where supposedly we had information that they were sort of the monopoly pals, we have the most reporters, and I would say the most coverage of any other place we went.
The Chairman: In Moncton, yes.
Senator Tkachuk: And Regina. Vancouver was pretty good considering it was a big city, compared to say Toronto or Montreal where we would have had to throw a hand grenade to get attention. I know we are talking about a monopoly here, but we have had coverage on Moncton. I do not know how we reconcile the fact that we had all those complaints yesterday from people talking about the Irving papers, yet our hearings are all over the Irving papers this morning. We were not in the papers where there is supposedly competition.
The Chairman: We did not get a whole lot of coverage in Vancouver.
Senator Tkachuk: Well, I do not know about that. I was on radio; you were on radio. We got some news, we got newspapers, we had one television station. For a big city, I am saying we didn’t do badly, and in Regina, where we have, you know, one person owning both newspapers, all the newspapers, basically all the dailies, I think, in the province, we had, you know, we had all the TV stations, we had a couple of the radio stations, we had CBC Radio and we had the Leader Post, and here, we have seven reporters. I do not know if we ever had that many reporters at any one of our stops. How would you explain that?
(French following - Madame Lord: Cela s’explique facilement...)
(Après anglais)
Mme Lord: Cela s’explique facilement.
(Anglais suit -- Senator Tkachuk: Are they interested in the monopoly?)
(Following French)
Senator Tkachuk: Are they interested in the monopoly?
(French follows – Mme. Lord: Oui, exactement.)
(Après anglais)
Mme Lord: Oui, exactement.
(Anglais suit -- Senator Tkachuk: Where are they all from if they are all --)
(Following French)
Senator Tkachuk: Where are they all from if they are all --
(French follows - Madame Lord: La raison c’est parce que ...)
(Après anglais)
Mme Lord: La raison c’est parce que c’est une situation très problématique. C’est pour ça que ça attire l’attention autant. Puis les gens veulent en parler, et votre comité, nous, nous sommes tellement heureux de vous accueillir à Moncton, parce que ça nous donne une occasion, une tribune où on peut en parler, parce que ça arrive très peu souvent, très peu souvent.
Et puis, quand vous dites qu’il y a beaucoup de couvertures, je vais faire de la déformation professionnelle. Il faudrait voir comment c’est couvert dans les journaux d’Irving. Je n’ai pas eu le temps là, ce matin, de regarder de près, mais je promets que je vais le faire. Mais il faut voir comment c’est couvert, parce que je peux vous donner un exemple, par exemple. Il y a deux ans, lorsque Irving a acheté le Madawaska, évidemment, j’avais été interviewée par plusieurs médias pour connaître les dangers. C’était la première intrusion sérieuse préoccupante d’Irving dans le monde des médias acadiens, parce qu’on parle d’une institution qui avait presque 100 ans, qui au niveau éditorial avait un très gros poids pour la communauté acadienne. C’était une référence éditoriale, le Madawaska. Et puis, quand j’étais rendue à ma sixième entrevue de la journée, j’étais à la télévision de Radio-Canada en direct et j’ai dit que je n’avais pas eu encore d’appels d’aucuns journalistes de journaux d’Irving. Donc, évidemment, quand je suis rentrée au bureau, le premier appel que j’ai eu, c’était un journaliste du Telegraph Journal. Mais, il fallait voir comment ensuite ça été traité dans le Telegraph Journal. J’ai eu le droit au premier paragraphe de l’article sans problème, mais j’étais dans la section Business. J’étais pas dans la section des nouvelles ou affaires publiques. Non. J’étais dans le cahier Business. Donc, le sujet était traité là, et ensuite, il y avait l’éditeur en chef du Telegraph Journal qui était là et qui disait, qui réagissait, que lui, ça le faisait sourire et que ça le laissait complètement interloqué de savoir qu’on pouvait croire qu’Irving avait une influence sur la salle des nouvelles, puis que jamais un Irving se présente physiquement dans la salle des nouvelles. On le croit ça. C’est certain que c’est vrai ça, mais il peut avoir une présence mentale, puis quelqu’un nous l’a dit hier, puis c’est pas la seule personne qui va le dire non plus. Puis ensuite, on avait J.D. Irving qui était interviewé. Donc, évidemment, oui, j’ai eu le droit de parole, mais ensuite, le texte était tout construit pour tout démolir, puis c’est bien, c’est ça la liberté d’expression, et c’est ça le débat dans une société, mais c’était du deux contre un dans le journal qui appartenait à Irving là, mais je ne peux pas dire que je n’ai pas été traité. Il m’a très bien cité le journaliste aussi, sans problème, mais il faut avoir après comment tout était construit.
La présidente: Nous sommes à la une du Telegraph Journal ce matin.
(Anglais suit -- Senator Munson: It is the first time we have made the front page.)
(Following French)
Senator Munson: It is the first time we made the front page.
(French follows -- La présidente: Nous ne sommes pas à la une de l’Acadie Nouvelle, mais il y a un assez grand reportage. Moncton Times & Transcript, et je n’ai pas vu le Gleaner.)
(Après anglais)
La présidente: Nous ne sommes pas à la une de l’Acadie Nouvelle, mais il y a un assez grand reportage. Moncton Times & Transcript, et je n’ai pas vu le Gleaner. Je ne sais pas si le Gleaner nous a couvert ou pas, mais en tout cas, si vous avez des réflections à faire là-dessus après avoir lu, faites-nous part de ça.
(Anglais suit -- Senator Tkachuk: I believe we have a monopoly here, but I do not know if we have a media monopoly.)
(Following French, continuing with The Chairman)
Senator Tkachuk: I believe we have a monopoly here, but I do not know if we have a media monopoly. Do we have a media monopoly here? In other words, in Moncton itself, we may have a newspaper that is owned by the Irvings. Who owns the radio stations? We have CBC. Who owns that? Is that a private radio station? How many are there?
(French follows - Madame Lord: Je sais qu’Irving est ...)
(Après anglais)
Mme Lord: Je sais qu’Irving est propriétaire de trois stations de radio au Nouveau-Brunswick, mais il y a d’autres stations de radio. Mais, il faut voir. Les stations de radios privées ne sont pas des sources d’information de référence, donc si on parle de qualité d’information pour les citoyens du Nouveau-Brunswick -- je pense que l’enjeu, il est là -- ce n’est pas d’entendre la musique puis le dernier succès de Britney Spears qui nous intéresse. C’est la qualité d’informations auxquelles a droit le citoyen du Nouveau-Brunswick. Donc, c’est là. Qu’on veuille rentrer les radios, je veux bien, mais ma préoccupation moi, comme professeur de journalisme, c’est la qualité d’informations auxquelles ont droit les citoyens du Nouveau-Brunswick. Donc, c’est là où on va beaucoup plus parler des journaux, et ensuite de radio et de télévision publique, puis aussi, ce qu’il faut comprendre au niveau de la dynamique des journaux -- hier, j’entendais certains témoignages qui parlaient de la qualité, par exemple, de l’information à CBC, parce que c’est des anglophones qui parlaient mais on peut dire la même chose de Radio-Canada -- mais, oui, d’une part, c’est vrai, mais d’autre part, ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que si on prend, par exemple, les médias publics, radio et télévision, nous n’avons pas accès, avec ces médias, à ce qu’on appelle le journalisme d’opinion, ce que nous offrent les journaux, donc, l’éditorial qui est publié à chaque jour, les chroniques, ce qui fait réfléchir, ce qui nourrit au niveau intellectuel, au niveau de l’opinion sur les enjeux d’une société. Comme aujourd’hui, dans les journaux Canadiens, je n’ai pas eu le temps de faire ça ce matin, parce qu’à l’heure où je vous parle, c’est ce que je fais quand je rentre au travail, je lis plusieurs journaux, et ce qui m’intéresse davantage moi, ce ne sont pas les reportages, ce sont les textes d’opinion, donc, la réaction à ce qui s’est passé hier soir, par exemple, au Canada. Donc, on l’a vu l’événement, donc on a pas à lire des reportages là-dessus, mais c’est plutôt de voir la réception de ce qui s’est passé hier, et ce, on retrouve ça dans les éditoriaux et dans les chroniques. Évidemment, ce sont les journaux qui offrent, à quelques exceptions près, ce genre, cette source là qui peut nous alimenter pour notre propre réflection comme citoyen, donc dans ce sens là, si on veut parler d’information, de source d’information, oui, il y a un monopole au Nouveau-Brunswick, sans l’ombre d’un doute.
(Anglais suit -- Senator Tkachuk: The Irvings, of course, are business people…)
(Following French)
Senator Tkachuk: The Irvings, of course, are business people, so they are going to be buying what are profitable ventures. I am not defending them; I do not even know them, right?
(French follows – Mme. Lord: Moi, non plus.)
(Après anglais)
Mme Lord: Moi, non plus.
(Anglais suit -- Senator Tkachuk: I could not care less, but there is not a federal government – well, not necessarily federal. The Competition Bureau…)
(Following French)
Senator Tkachuk: I could not care less, but there is not a federal government – well, not necessarily federal. The Competition Bureau, which was established to prevent monopolies, would have had a role or maybe will have a role here. Have they been involved in the process here before? Has the Competition Bureau ever been involved in the sale of a newspaper in New Brunswick? Have they stepped in in the past? It seems to me this is an obvious place for them?
(French follows - Madame Lord: Je ne peux pas vous répondre avec certitude, mais on n’en a sûrement pas entendu parler, mais ça ne veut…)
(Après anglais)
Mme Lord: Je ne peux pas vous répondre avec certitude, mais on n’en a sûrement pas entendu parler, mais ça ne veut pas dire qu’ils ne se sont pas intéressés à la question. Je ne sais pas. Je ne sais pas, mais c’est qu’au niveau de la presse aussi, puis il faut revenir à ça au Nouveau-Brunswick, c’est que si on compartimente des secteurs d’activité d’Irving et on prend la presse, ses journaux, complètement à part du reste, on manque le bateau.
C’est qu’il faut comprendre qu’Irving aussi est propriétaire de 300 compagnies au Nouveau-Brunswick, donc, sur le plan économique, c’est une force majeure au Nouveau-Brunswick, et la presse, et je pense qu’hier il y a des gens qui sont venus vous parler de ça, c’est-à-dire qu’on va, mais c’est pas exclusif là, mais quand même, dans les journaux d’Irving, on va avoir beaucoup de publicité des autres compagnies d’Irving. On va imprimer le journal sur le papier Irving. C’est comme ça là. C’est tout un rouage. Elles sont toutes liées et elles s’entraident les unes les autres. C’est beau, c’est beau. On ne peut pas dire que c’est pas beau, et c’est une entreprise familiale, sauf que ça pose aussi des problèmes pour les gens qui n’en font pas partie, et c’est ça je pense qu’il faut retenir, c’est ça qui est important. C’est que tout le monde ne fait pas partie de la grosse équipe Irving. Il y a des gens qui sont à l’extérieur de ça et qui n’en profitent pas de la même façon et qui ne profitent pas de la liberté d’expression de la même façon au Nouveau-Brunswick et qui n’ont pas la même chance de ... parce qu’hier ...
(Anglais suit -- Senator Tkachuk: It is always so. There are always people outside.)
(Following French)
Senator Tkachuk: It is always so. There are always people outside.
Ms. Lord: Yes, absolutely.
Senator Tkachuk: Even if there were two owners, what would be the difference?
(French follows – Mme. Lord: C’est certain que c’est pas exclusif...)
(Après anglais)
Mme Lord: C’est certain que c’est pas exclusif à Irving et ce n’est pas une question non plus de diaboliser Irving eux-mêmes, mais de voir la personne morale qui est l’empire Irving, et vous l’avez dit, ce sont ... c’est une ... ce sont des gens d’affaire, donc qui vont veiller aux intérêts d’Irving. C’est ça.
(Anglais suit -- Senator Trenholme Counsell: Professor, I think it is important that you hear from us that right across this land…)
(Following French)
Senator Trenholme Counsell: Professor, I think it is important that you hear from us that right across this land, we have heard a great, great deal about a very few companies owning vast numbers of newspapers and media outlets, so what we have here in New Brunswick is a little different, but we have heard so much about CanWest Global and about other companies. I should not pick out any names, but this is a phenomenon that we have encountered across the land, so New Brunswick, I would not want it to be not said here today that this is unique to New Brunswick or unique to the Irving family, but I want to ask you this because I like to come, always come home, come to where we are.
(French follows – continuing with Sen. Trenholme Counsell -- Il me semble qu’ici à Moncton, Dieppe et Riverview…)
(Après anglais)( Sen Trenholme Counsel)
Il me semble qu’ici à Moncton, Dieppe et Riverview, nous avons un exemple parfait de notre société au Nouveau-Brunswick. Est-ce que vous avez des exemples où la citoyenneté acadienne a été mal servie par le Times & Transcript récemment?
(Anglais suit – continuing with Sen. Trenholme Counsell -- I am not talking about the past)
(Following French – continuing with Sen. Trenholme Counsell)
I am not talking about the past because we all have our past.
(French follows, continuing with Senator Trenholme Counsell –est-ce qu’il est arrivé, par exemple, que la ville de Shédiac, la ville de Dieppe, la ville de Bouctouche…)
(après anglais)(Sen. Trenholme Counsell)
Est-ce qu’il est arrivé, par exemple, que la ville de Shédiac, la ville de Dieppe, la ville de Bouctouche, le village de Memramcook, où le Times & Transcript n’a pas bien représenté la culture, les valeurs, les activités, les nouvelles?
Mme Lord: Je suis contente que vous posez la question parce qu’effectivement, tout le monde a passé, puis il faut le dire, le Times & Transcript s’est beaucoup amélioré dans sa couverture des affaires acadiennes et surtout comment le Times & Transcript couvre les affaires acadiennes, et même que, tantôt on parlait des tirages de l’Acadie Nouvelle et du Times & Transcript à Moncton. Je pense qu’entres autres, les tirages parlent par eux-mêmes, c’est-à-dire que le Times & Transcript est beaucoup plus près physiquement de la communauté acadienne de Moncton que ne l’est l’Acadie Nouvelle, donc, oui, il y a un effort. On le voit depuis, moi je dirais depuis une dizaine d’années, depuis le Congrès Mondial Acadien qui a eu lieu en 1994 dans le Sud-Est du Nouveau-Brunswick. Il y a eu un virage à ce moment là au Times & Transcript et puis, je voyais hier, dans le Times & Transcript, il y avait un cahier spécial, c’est un cahier annuel, sur Moncton et l’un des articles ... qui est très volumineux là, et l’un des articles dans ce cahier, c’était comment le bilinguisme était une bonne chose pour Moncton. Donc, ça c’est sûr que c’est un virage marquant pour le Times & Transcript.
Il faut comprendre aussi que le Times & Transcript avait pris une décision éditoriale à un moment donné lors de la fermeture des ateliers du CN à Moncton, on a pensé que ça serait la fin de Moncton quand les ateliers du CN ont fermé, parce que c’était des milliers de gens qui travaillaient à ces ateliers, et donc, encore une fois, plusieurs centaines, des milliers d’emplois indirects étaient liés à ça, et le Times & Transcript s’est positionné. Si on est Moncton centriste, on va dire de façon très intelligente pour dire nous allons participer à rétablir un équilibre à Moncton et que Moncton va ressortir encore plus forte de cette épreuve, et le pari a été gagné. Il y a un boom économique à Moncton sans précédent. Donc, le Moncton Times & Transcript a été un acteur et non pas un témoin. Ils ont voulu être acteurs, ils ont été acteurs. Mais ça, c’est le droit d’un journal. Si c’est la télévision publique, on peut le questionner autrement. Un journal qui est de propriété privée a le droit de décider “je veux être un acteur dans le ressaisissement d’une communauté, et c’est dans ce sens là que le Times & Transcript aussi a compris l’apport important de la communauté acadienne et c’est pour ça qu’il y a des gens qui préfèrent être abonnés au Times & Transcript plutôt que d’être abonnés à l’Acadie Nouvelle, entre autres. Ce n’est pas la seule raison, mais c’en est une, c’en est une.
(Anglais suit -- Senator Trenholme Counsell: So you would give good marks to the Times & Transcript for coverage of the two cultures, the two communities. )
(Following French)
Senator Trenholme Counsell: So you would give good marks to the Times & Transcript for coverage of the two cultures, the two communities. We think of ourselves as two communities, everyone here in Moncton, Dieppe, Riverview and the region.
Senator Munson: I have an observation to make.
With the exception of playing hockey against an opponent -- and I believe in building relationships -- you see the Canadian Association of Journalists getting together and having seminars and working together as teams, and it does not matter, minority language, whatever. Maybe I am just dreaming, but the idea of people in the news rooms of the Saint John Telegraph walking into l’Acadie Nouvelle or vice versa, editorial boards people actually, understanding each other, because I think at the end of the day, it is New Brunswickers who will win. It is this province that will win.
I am from New Brunswick and my wife Ginette is from New Brunswick. I do not want this to sound “can we not all get along,” but it seems to me there is an opportunity perhaps to have seminars at both your University and have it at Mr. Lee’s University that, in a new generation of journalists and this generation and others, that there can be that interaction going on because, that way, there is a better understanding of each other.
(French follows – Mme. Lord: Tout le monde est pour ...)
(Après anglais)
Mme Lord: Tout le monde est pour le dialogue, sauf que lorsqu’il y a un géant et on est un nain à côté, puis le géant c’est un ogre, est-ce que le dialogue est possible? C’est ma question. C’est ça qu’il ne faut pas oublier. Et c’est un prédateur. C’est ça aussi qu’il ne faut pas oublier. On le voit. On le voit. Puis les témoignages d’hier sont venus corroborer ça. Monsieur Hanley qui a vendu ses quatre hebdos. Il l’a dit comment il a été la proie du prédateur. L’Acadie Nouvelle, la même chose. Il y a plusieurs témoignages en ce sens hier.
La présidente: Une dernière question, madame Lord. On n’a pas parlé des postes de radio d’Irving. Ils en ont. Est-ce qu’ils couvrent les nouvelles ou est-ce que c’est juste des postes de musique?
Mme Lord: C’est trois stations privées dans le Sud-Ouest de la province, dans la région de Saint-Jean, St-Stephen, donc moi, je ne les entend pour ainsi dire jamais, mais ce sont des stations privées, donc, ils ont peu de portée au niveau de l’information. Ce ne sont pas des sources de référence pour l’information.
La présidente: J’en ai une autre. Je vous ai dit que c’était la dernière, mais c’était l’avant-dernière question. Plusieurs des témoins qui sont venus devant nous hier ont parlé de l’importance de Radio-Canada, CBC et Radio-Canada. Vous ne les avez pas mentionnés. Est-ce que c’est un élément important dans l’univers médiatique ici?
Mme Lord: Oui, très important, parce que ... puis les anglophones hier, je comprends que les anglophones ont davantage insisté là-dessus parce qu’ils ont Irving d’un côté et ils ont CBC de l’autre, donc CBC est indispensable. Nous, évidemment, comme je l’ai dit, on a Radio-Canada, mais on a aussi l’Acadie Nouvelle, donc, oui, c’est un service indispensable ici dans le milieu et même s’ils ne sont pas à l’abri de toute critique - il faudrait être naïve pour affirmer une telle chose - on ne pourrait pas s’en passer, parce qu’ils disposent de moyens. Un des sénateurs tantôt faisait remarquer le nombre de journalistes, mais hier, je voyais, on pourrait les compter ceux qui sont de CBC puis Radio-Canada et qui constituent la majorité ici ce matin là. Hier, j’en ai compté à un moment donné quatre en même temps, de Radio-Canada.
La présidente: Radio anglaise et française, télé anglaise et française?
Mme Lord: Je compte juste en français, même juste en français. Juste en français, il y en avait quatre de Radio-Canada, mais ils ont différents services. C’est ça des fois que les gens ne comprennent pas. Il y a la radio, il y a RDI, il y a la télé, donc on peut dire quatre parce qu’ils sont sous le titre Radio-Canada, mais ils ont chacun leur service, c’est ça qu’il faut comprendre, et un journaliste ne pourrait pas bien servir tous les différents services d’information à Canada, donc il faut bien comprendre ça.
Mais, on ne pourra jamais assez dire comment la présence de Radio-Canada est importante dans le milieu pour nous, parce que justement, c’est une instance de presse qui dispose de moyens, qui peut faire des choses que d’autres instances de presse ne peuvent pas faire, comme par exemple, si on prend, par exemple, à la télévision, on a le droit à des reportages un peu plus étoffés, des affaires publiques qui durent dix ou douze minutes, donc qui dépassent le une minute trente classique avec le clip de dix secondes là, donc, qui peuvent approfondir des sujets. Mais, si par exemple, il y avait un observatoire des médias, c’est certain qu’il y aurait des plaintes au niveau de la couverture de Radio-Canada, mais ça, c’est sain pour une société, mais si on veut parler du rôle: indispensable, indispensable, puis surtout quand on est en situation minoritaire, sauf que ce que je pourrais dire pour Radio-Canada, parce que là je m’arrête principalement à ce que notre équipe fait sur place, mais il faut quand même dire que nous sommes mal desservis en tant que communauté acadienne par le réseau national et tantôt, je parlais de l’Association de presse francophone qui est à Ottawa, qui parle de Radio-Canada Montréal, donc au niveau de la programmation nationale, nous sommes très absents, que ce soit à la radio, que ce soit à la télévision. C’est une télévision que je ne dirais même pas Québécoise, que je dirais Montréalaise, donc, on en souffre autant que les gens de la Gaspésie ou de l’Abitibi puis peut-être même encore plus. Donc, il y a deux niveaux, alors qu’à CBC, je peux vous dire que je suis une grande auditrice de CBC, on a pas une ... Toronto n’est pas omniprésent sur les ondes comme Montréal l’est à Radio-Canada. C’est très différent. On sent, on entend le pays à CBC, ce qui n’est pas le cas à Radio-Canada. Donc, ça, c’est un problème majeur pour une communauté comme la nôtre ici. C’est pour ça que les radios communautaires sont si populaires ici, et c’est pour ça quand je dis que c’est la première fois que la communauté acadienne s’entend, parce qu’elle s’entend à travers les radios communautaires, parce qu’elle ne s’entendait pas à Radio-Canada. On entendait le français, oui, mais on n’entendait pas la communauté acadienne.
La présidente: Merci beaucoup, madame Lord.
Mme Lord: Merci beaucoup de m’avoir reçu.
La présidente: Votre présentation a été très intéressante, et votre franchise, je dois dire, est inoubliable.
Notre prochain témoin, Mme Marcia Enman, directrice générale de La Voix Acadienne, le journal de langue française à l’Île-du-Prince-Édouard.
Mme Marcia Enman, directrice générale, La Voix Acadienne, À titre personnel: Madame la président, je vous présente aujourd’hui, au nom du seul journal francophone de l’Île-du-Prince-Édouard, quelques perspectives sur le domaine des médias d’information. Je vais essayer de répondre aux questions-clés et probablement que je dépasserai ces questions pour arriver à adresser des sujets d’actualité qui font que la survivance des petits journaux comme le nôtre est toujours un grand défi.
C’est primordial que chaque Canadien ait accès à une quantité et une qualité de moyen d’information, mais pour nous, le journal La Voix Acadienne étant le seul moyen écrit pour les Acadiens et les francophones de l’Île-du-Prince-Édouard, il nous semble pas juste qu’on ait à se plaindre pour de l’information qui est transmise seulement dans la langue anglaise utilisant seulement les médias anglophones. La Voix Acadienne doit s’assurer quotidiennement que les publicités dans les journaux anglophones seront aussi publiées dans le seul journal français pour que les les lecteurs et les lectrices reçoivent les mêmes informations. On doit continuellement faire des plaintes au Commissariat aux langues officielles, qui d’après nous ne constitue pas un système de récupération des publicités, puis qui prend souvent, qui peut prendre longtemps à décider voir si la publicité a droit à une plainte ou est fondée ou pas. Alors, pour ça, le lecteur ou la lectrice faillit de recevoir son message en français. Puis là, il y avait une catégorie dans vos questions au sujet de la jeunesse.
Pour ce qui est de l’âge, au journal La Voix acadienne, on essaie d’intégrer les jeunes au journal puisqu’on réalise que c’est eux nos futurs lecteurs et lectrices. On visite régulièrement nos écoles francophones pour s’assurer de couvrir les activités de nos étudiants. On donne l’opportunité aux jeunes d’écrire dans le journal, puis les médias, on doit tous s’assurer de donner une grande place à nos jeunes.
À La Voix Acadienne, on fait la couverture de plusieurs sports, ce qui intéresse beaucoup les jeunes et puis, on présente des reportages sur nos jeunes athlètes qui se démarquent dans leur discipline, puis on présente aussi du hockey, que ça soit le Rocket de la ligue Junior ou les Bantams de la région Évangéline, chaque sujet reçoit le même traitement.
Pour couvrir des événements pour toute une province, c’est certainement un défi. Une petite équipe, compris de quatre employés à temps plein et un employé à temps partiel, la couverture dans les régions éloignées ne se fait pas rapidement. Dans des provinces telles que le Nouveau-Brunswick, où il y a plusieurs journaux, on ne vit pas les mêmes situations puisqu’ils sont plus nombreux. Je ne dis absolument pas qu’il y a de la place pour un deuxième journal à l’Île-du-Prince-Édouard. On a de la difficulté à en faire survivre un.
Plusieurs des questions-clé que vous avez nous avez soumis en guise d’orientation ne sont pas pertinentes à notre journal, La Voix acadienne. C’est certain que dans des régions où se situent plusieurs journaux, l’augmentation de la propriété peut réduire la diversité des médias. Je peux même prendre l’exemple du Nouveau-Brunswick où un propriétaire possède plusieurs journaux dont on vient de couvrir.
Puis là, j’aurais voulu toucher le secteur technologie puisque les innovations technologiques jouent certainement un grand rôle dans les médias. Je prends l’exemple de La Voix Acadienne pour ce qui est de son imprimeur. Avoir le pouvoir de faire parvenir le journal par internet a ouvert les portes au magasinage de maisons d’imprimerie. Pendant 27 ans, nous n’avions pas d’autre choix pour l’impression que d’aller au seul imprimeur de la province. Aujourd’hui, le choix est ouvert et nous sommes maintenant imprimés à Caraquet pour garder nos dollars parmi nos acadiens.
Plusieurs autres possibilités sont offertes par l’innovation technologique; les publicités qui sont préparées par de grandes agences à Montréal et Toronto ne prennent quelques minutes pour pouvoir se rendre à l’Île-du-Prince-Édouard. Ceci aide le fait que nous sommes un hebdomadaire et souvent les grandes campagnes se planifient en dernière heure.
Pour parler du cadre politique du Gouvernement du Canada, j’aimerais partager le fait que le journal La Voix Acadienne est un organisme à but non lucratif qui appartient à la communauté, un outil dont la communauté s’est doté 29 ans passé. S’est doté pour se voir, se faire voir, puis surtout pour s’informer sur des sujets d’actualité.
Le journal joue un rôle important et a une grande responsabilité quant au développement de cette communauté minoritaire. Enfin, tout cela pour dire que souvent, par l’entremise de ses programmes de développement, le Gouvernement du Canada refuse de participer financièrement aux projets du journal, ayant comme raison de ne pas pouvoir appuyer les journaux étant en conflit d’intérêt. Je ne suis pas d’accord puisqu’un journal tel que La Voix Acadienne devrait être traité comme un organisme à but non lucratif et ce qui est son statut, et non comme une compagnie privée.
Une réglementation pour traiter de ces situations pourrait assurer que ce raisonnement ne joue pas un rôle de ralentissement à l’avancement de nos communautés qui autrement doivent vivre des situations qui nuisent à l’avancement des droits des citoyens du Canada, et des citoyennes. Par exemple, on peut observer les situations des écoles. On se doit jusqu’en Cour Suprême pour y obtenir nos droits puis encore pour des infrastructures acceptables auxquelles nos étudiants ont droit.
Nous devons obtenir du Gouvernement du Canada une plus grande ouverture quand ça vient au développement des communautés minoritaires. En enlevant les opportunités aux médias, spécialement ceux qui oeuvrent en tant qu’organisme, c’est enlever l’opportunité de toute la communauté.
(Anglais suit -- Senator Tkachuk: We have heard from many ethnic and French language and weekly newspapers across the country.)
(Following French)
Senator Tkachuk: We have heard from many ethnic and French language and weekly newspapers across the country. They all have had, particularly I would say the minority language newspapers, have had trouble financially and you operate as a non-profit, but you do not operate, of course, as a non-profit charitable institution. In the United States, they actually have, a lot of the major magazines are actually, like the National Review, and I am not sure, I think Harpers, they actually operate under a charitable institution where people can make donations and get, just like you would to a hospital. Do you think that would be helpful to you, because it seems to me, you know, the more independent you are, the better you are. This would be a way for you to get funds and another news magazine to get funds. Is that something that we could contemplate?
(French follows – Mme. Enman – Dans les années de début 1990, mai 1990, La Voix Acadienne Je peux parler...)
(Après anglais)
Mme Enman: Dans les années de début 1990, mai 1990, La Voix Acadienne a décidé de faire juste cela, se créer un fond de fiducie, alors on a un fond de fiducie, mais il y a juste un petit, il y a 300 000 $ dans le fond et puis, ça génère au moins 20 000 $ qu’on peut mettre directement dans les opérations, et depuis ce temps, ça a aidé beaucoup. 20 000 $, ça vous sonne probablement pas beaucoup, mais pour un petit budget comme nous, de 230 000 $, ça avait une grosse valeur. Alors, on a un fond de fiducie, et puis c’est sûr qu’on aimerait ça le faire grandir pour qu’il devienne ... l’objectif était de l’avoir à 1 000 000 $ alors, on va continuer à travailler d’agrandir notre fond, et puis, ça été fondé pour justement ça, pour aider aux opérations, pour s’assurer de pas faire des déficits, dans le temps, parce qu’on faisait des déficits d’environ 20 000 $ par année. Alors là, ça ne ... avec le fond, ça nous aide à arriver.
(Anglais suit -- Senator Tkachuk: Was there a tax credit or a tax deduction for accumulating the funds in the trust fund…)
(Following French - continuing with Senator Tkachuk)
Senator Tkachuk: Was there a tax credit or a tax deduction for accumulating the funds in the trust fund, or was the trust fund government? How did the $1 million get there?
Mme. Enman: The trust fund was a collaboration of the community, the provincial government and the federal government.
Senator Tkachuk: So it was not a tax deductible institution. Do you get Federal Government advertising and, if you do, do you think you get your fair amount?
(French follows - Mme. Enman: J’ai vu que Claude Haché était dans la salle...)
(Après anglais)
Mme Enman: J’ai vu que Claude Haché était dans la salle, il pourrait prob ... le Commissaire aux langues officielles. Il pourrait probablement vous répondre. Moi, je suis une personne qui fait le chien de garde, si vous voulez, dans les journaux anglophones, pour comparer, pour voir qu’est-ce que les francophones reçoivent en information de la part du gouvernement Fédéral, et je peux vous dire que je suis encore obligé de faire beaucoup de plaintes au Commissariat aux langues officielles sur divers ministères puisqu’il y a encore des ministères qui ont besoin de beaucoup de sensibilisation.
La présidente: Lesquels?
Mme Enman: Vous voulez que je les nomme? L’APECA, l’autre jour, ça aurait été ... chaque ministère en manque quelques-unes. Ils vont faire des excuses, soit de date de tombée ou la campagne était préparée à la dernière minute.
La présidente: Mais je parie qu’ils ne font jamais des erreurs dans l’autre sens, qu’ils oublient des médias anglophones?
Mme Enman: Je ne pense pas qu’ils les oublient souvent, non. Je peux dire que je fais probablement une cinquantaine de plaintes par année ou plus.
La présidente: C’est ce que nous avions déjà entendu en Nouvelle-Écosse, du Courrier.
Mme Enman: On se compare beaucoup au Courrier de la Nouvelle-Écosse.
La présidente: C’est extraordinaire.
Le sénateur Trenholme Counsell: Bienvenue au Nouveau-Brunswick.
Mme Enman: Merci de nous avoir invités.
Le sénateur Trenholme Counsell: Je suis toujours très intéressée dans le niveau de coopération entre nos trois, je veux dire nos trois provinces maritimes, au sujet des choses pour la communauté acadienne, et you use the printing press of l’Acadie Nouvelle for your paper, mais est-ce que vous avez eu des discussions de la possibilité d’avoir plus de coopération et peut-être par exemple, le week-end, l’Acadie Nouvelle pour toute la population acadienne aux Maritimes.
Mme Enman: C’est sûr qu’on travaille, nous autres, La Voix Acadienne, on est membres fondateurs de l’Association de la presse francophone, alors on a l’occasion de rencontrer tous les hebdos d’à travers le Canada hors-Québec, et puis souvent, on travaille en partenariat. Que ça soit les journaux Atlantiques ou les journaux au niveau Canadien, on fait beaucoup de formation ensemble et puis, quand ça vient à l’Atlantique, on fait beaucoup ... on a eu des discussions de faire des cahiers ensemble. Je pense qu’on a déjà fait des cahiers maritimes ensemble, mais je trouve que souvent, on peut pas nous comparer ... l’Acadie Nouvelle est un quotidien, et nous sommes des hebdos. Alors, veut, veut pas, on est différents un peu. Nos nouvelles ne sont peut-être pas ... nous, on va se consacrer plus sur la communauté puis qu’est-ce qui est important pour notre communauté, puis ça peut-être différent. Je vois comme le quotidien plus dans l’actualité tandis que l’hebdo, plus comme des - j’appelle ça des features là - comme des histoires crues des gens. Ça, ça passe mieux dans les hebdos et c’est ça que nos lecteurs veulent, mais on couvre encore l’actualité, mais c’est jamais l’actualité du jour, c’est l’actualité de la semaine.
Mais, pour faire des ... on s’adapte ... moi, j’ai besoin de conseils, je fais appel à l’Acadie Nouvelle, je fais appel au Moniteur Acadien à Shédiac, je fais appel au Courrier de la Nouvelle-Écosse. On s’entraide beaucoup. On prépare des projets, on se parle beaucoup, on se connaît bien.
Le sénateur Trenholme Counsell: Mais, il me semble que l’édition de l’Acadie Nouvelle du samedi est différente que les autres jours. Dans cette édition, vous avez plus de la culture, plus de sports, plus de religion, etcetera, et il me semble que ce serait une bonne chose d’avoir cette édition partout aux maritimes, et avec les contributeurs des autres provinces, avec les articles et les nouvelles, mais c’est seulement mon idée.
Mme Enman: Mais, c’est une bonne suggestion, mais c’est sûr qu’à l’Île-du-Prince-Édouard, ce ne sera pas accepté à mains ouvertes, si on voit pas les acadiens de l’Île dans cette édition, alors il faut absolument qu’on aurait la contribution de chacun des journaux pour pouvoir faire le weekender des maritimes.
Le sénateur Trenholme Counsell: Mais, en même temps, j’apprécie la nécessité et la valeur d’avoir votre propre hebdomadaire à l’Île-du-Prince-Édouard.
Mme Enman: Bien, pour l’instant, c’est là qu’il faut mettre nos énergies parce qu’il est pas assuré le journal. Alors, il faut mettre nos énergies pour s’assurer qu’il survive.
(Anglais suit -- Senator Munson: How many Acadians live in Prince Edward Island?)
(Following French)
Senator Munson: How many Acadians live in Prince Edward Island?
(French follows - Mme. Enman: On dit qu’il y a ...)
(Après anglais)
Mme Enman: On dit qu’il y a 5 000 acadiens sur une population de 150 000, 145 000.
(Anglais suit -- Senator Munson: How many subscriptions?)
(Following French)
Senator Munson: How many subscriptions?
(French follows - Mme. Enman: Un mille ...)
(Après anglais)
Mme Enman: Un mille copies.
(Anglais suit -- Senator Munson: Does it take government advertising for you to survive?)
(Following French)
Senator Munson: Does it take government advertising for you to survive?
Ms. Enman: Yes.
Senator Munson: How much? What is the percentage?
(French follows -- Mme. Enman: Si je prend les chiffres de l’année fiscale dernière, on avait eu ... probablement 40 pour cent...)
(Après anglais)
Mme Enman: Si je prends les chiffres de l’année fiscale dernière, on avait eu ... probablement 40 pour cent de nos revenus de publicité provenaient, du fédéral, 30 pour cent du provincial et puis 30 pour cent du marché local.
(Anglais suit -- Senator Munson: You have heard some of the testimony earlier this morning from a professor at the Université de Moncton and have probably…)
(Following French)
Senator Munson: You have heard some of the testimony earlier this morning from a professor at the Université de Moncton and have probably read a bit about surviving in this monopoly environment. Is there something in Prince Edward Island which makes it difficult for you to hold on, to keep making sure that the message of the minority is being delivered in a clear and democratic way?
(French follows - Mme. Enman: Ça a certainement passé dans mes pensées comme...)
(Après anglais)
Mme Enman: Ça a certainement passé dans mes pensées comme, moi je regarde comme Transcontinental a acheté nos journaux anglophones, alors il n’y a rien qui dit que ... mais nous autres, c’est que le journal appartient à la communauté, et je ne pense pas qu’il y a un danger que la communauté va décider de vendre son journal, mais je pense à toute la propriété que les Irving appartiennent à l’Île-du-Prince-Édouard. Je peux ... toutes les patates, puis, alors, mais, c’est sûr que ça nous fait penser et puis, mais je pense pas. Ils pourraient entrer à côté puis partir un journal bilingue. Il n’y a rien qui dit qu’ils ne le feraient pas, mais on a pas dû croiser ça encore.
(Anglais suit-- Senator Munson: Do you ever fear that you may be put out of business or be bought out?))
(Following French)
Senator Munson: Do you ever fear that you may be put out of business or be bought out?
(French follows - Mme. Enman: Comme j’ai dit ...)
(Après anglais)
Mme Enman: Comme j’ai dit, je pense pas que la communauté vendrait son outil, le seul outil écrit qu’elle a, mais c’est sûr que on s’est battu pour nos écoles et on a survit (sic) alors on va survivre avec le journal.
(Anglais suit0
(Following French)
The Chairman: Senators, we will now adjourn for lunch. We will resume our hearing at 12:45 and everybody, please be on time.
The committee adjourned.
THE STANDING SENATE COMMITTEE ON TRANSPORT AND COMMUNICATIONS
EVIDENCE –UNREVISED-NON-RÉVISÉ
DIEPPE, Friday, April 22, 2005
The Standing Senate Committee on Transport and Communications met this day at 12:46 p.m. to examine the current state of Canadian media industries; emerging trends and developments in these industries; the media's role, rights and responsibilities in Canadian society; and current and appropriate future policies relating thereto.
Senator Joan Fraser (Chairman) in the chair.
The Chairman: Honourable senators, welcome again to our meetings in Dieppe and Moncton.
(French follows -- The Chairman: Pour ceux qui...)
(Après anglais – continuing with the Chairman)
Pour ceux qui ne le savaient pas encore, le comité sénatorial des Transports et des Communications est ici pour poursuivre son étude des médias canadiens d’information et du rôle que l’État devrait jouer pour aider les médias à demeurer vigoureux, indépendants et diversifiés dans le contexte des bouleversements qui ont touché ce domaine au cours des dernières années, notamment la mondialisation, les changements technologiques, la convergence et la concentration de la propriété.
(Anglais suit – continuing with the Chairman -- Thus far, we have had a day and a half of extremely interesting hearings in New Brunswick. )
(Following French -- continuing with the Chairman)
Thus far, we have had a day and a half of extremely interesting hearings in New Brunswick.
This afternoon, we are pleased to welcome Mr. Victor Mlodecki, Vice-President and General Manager of Brunswick News.
Thank you very much for joining us. We are obviously waiting with great interest to hear what you have to tell us. The floor is yours, sir.
Mr. Victor Mlodecki, Vice-President and General Manager, Brunswick News Inc.: In my opening remarks, senators, I propose to highlight BNI’s operations. I will describe our operating philosophy and address the issue of editorial policy, which I understand is of interest to the committee and in the context of ownership concentration. I then propose to speak to some of the topics outlined in the list of questions forwarded to me by committee clerk, Mr. Heyde, and I would then be pleased to respond to questions from the committee.
Let me first outline my experience in the industry. I have been in the newspaper business for over 30 years. I spent 13 years with Thomson Newspapers as a daily newspaper publisher in three cities, and at the time I left Thomson Newspapers, I was a vice president and chief operating officer of the eastern division, which consisted of 22 daily newspapers. After leaving Thomson, I owned and operated two weekly newspapers in eastern Ontario, which I subsequently sold. I have been in New Brunswick since 1998. In that time, I have been publisher of, in order, the Fredericton Gleaner, the Saint John Times Globe, the Telegraph-Journal and the Moncton Times & Transcript. In my present capacity, I am responsible for the activities of the companies and publications listed in the attachment to our brief.
Brunswick News is a privately held New Brunswick corporation with its head office in Saint John, New Brunswick. All of the common shares of BNI are held by Otter Brook Holdings, a private holding company incorporated in New Brunswick, all of the common shares of which are wholly owned and controlled by James K. Irving, Arthur L. Irving and John E. Irving.
The group consists of three daily newspapers, six English language weeklies, six French language weeklies, an urban weekly with an addition for each of the three major cities, a web site associated with the newspapers, a career web site and Acadian Broadcasting, which has four radio stations. All of the print titles and three of the radio stations are located in New Brunswick. The fourth radio station is in Bridgewater, Nova Scotia.
A key element of BNI’s group strategy has been to extend the benefits of its size through significant capital investment in its various print properties. Without the benefit of scale, many of these local publications would not exist or would not be of the quality that BNI ownership has permitted. For example, by consolidating all of its printing operations at one production site, BNI has been able to introduce state-of-the-art printing equipment and is now able to produce more extensive colour publications. One of the challenges from an operational perspective is to maintain profitability in order to support ongoing capital investment of this type in a sector which is suffering from declining readership.
The publishers of BNI’s newspapers operate under general philosophical guidelines, which leave editorial content, the day-to-day news coverage and management of the news coverage entirely in the hands of individual publishers. The BNI operating philosophy can be summed up as follows: BNI newspapers strive to be the most trusted, respected and accurate source of information in the New Brunswick communities that they serve. Our newspapers reflect broad, mainstream values of the citizens of New Brunswick. Our newspapers treat people with dignity and respect. What we print will be accordance with the standards of our communities, which we recognize will evolve and change over time. BNI newspapers will cover the news as impartially as possible without fear or favour. We will expose wrong-doing, duplicity or the misuse of power, public or private. We are committed to the principles of truth, fairness and accuracy. When mistakes are made, we will admit them and we will correct them promptly. Our newspapers’ duty is to serve their readers and New Brunswickers at large and operate on a financially sustainable basis.
For a publisher, the key elements emerging from this operating philosophy is to produce good, respectable newspapers that serve their communities according to the highest journalistic standards, and that each publisher has the freedom to interpret this guidance in the manner most appropriate to his or her community.
A quick review of the Telegraph-Journal, the Times & Transcript and the Daily Gleaner will quickly reveal that the three newspapers have a different approach to news coverage, overall content and the presentation of the news. Often, readers will observe the newspapers taking opposing positions in editorials. Each newspaper reflects the needs of its community it serves.
Such reviews illustrate the BNI operating philosophy in action. Editorial decisions are taken by individual media outlets. Editorials are written by editors. The publishers, managers and editors are responsible for providing content that will attract readers while ensuring the highest standards of journalism and integrity.
One key element should be noted for its positive impact on the quality of our newspapers. BNI has made it clear to the publishers that these operations are considered as long-term investments designed to deliver quality media products to the communities they serve. In practical terms, this means that BNI newspapers have more editorial resources and more newshole than similar-size newspapers elsewhere in Canada and the United States.
BNI’s commitment to quality journalism and professionalism as well as our commitment to the development of professionals with an appreciation for regional and local issues is significant. Most recently, BNI demonstrated this support with a gift of $2 million to launch the Irving Chair in Journalism at St. Thomas University in Fredericton and the Roméo LeBlanc Chair in Journalism sponsored by BNI at the Université de Moncton.
BNI’s commitment to the communities it serves is evident from the many local initiatives undertaken by our group, some of which are set out in our brief. As an example of our philosophy being responsive to the needs of communities, we have launched new French publications where none existed before. The two editions of L’Etoile, La Republique and the Hebdo Chaleur together employ 24 people and have a total circulation of approximately 51,000. Recent capital investments and other improvements at our smaller properties, including the Woodstock Bugle, the Grand Falls Cataracte, Victoria Star, the Madawaska Journal and Miramichi Leader and Leader Weekend total almost $900,000.
Before dealing specifically with media cross-ownership and the Canadian regulatory framework, I would like to address the general issue of quality and availability of news to Canadians. BNI shares the view that has been expressed in these hearings by several other witnesses that the technological evolution of the past decade has vastly expanded the diversity of sources of news information, the number of sources as well as the amount of news that can be accessed. The supply of news information and the sources of that supply have grown tremendously. Whether it is newspapers, magazines, Internet-based media or any of the multiple means of accessing broadband channels -- off air, digital, satellite, Internet-based radio and television -- Canadians now have unprecedented access to more news 24 hours a day, seven days a week. Whether your screening mechanism is by issue, by language, culture, geography or any of the hundreds of different slices of news that is available, Canadians do not have a lack of information. The sheer abundance of choices available to consumers is astounding.
As the committee has heard, technological advances and the abundant supply of information has also triggered some side effects. The market has fragmented and to some extent, there has been a decline in some media of traditional coverage of truly “local” news. These technological advances may also have contributed to the overall decline in newspaper readership. For newspapers, audience fragmentation poses a significant challenge because of the heavy reliance on advertising revenue. A newspapers must have readers so that it can deliver customers to advertisers. To attract readers, a newspaper must provide sufficient value that people will choose to spend their money and their time on subscribing.
At BNI, we believe that one way of retaining the interest of our readers is to provide them with a perspective on news that they may not get elsewhere. The means giving them more truly regional and local news than they will get from alternative print or electronic media outlets. By retaining their interest, we are able to continue to attract advertisers to our newspapers and generate the revenue needed to keep newspapers going.
Our strategy combined with our ability to realize cost savings by virtue of our scale allows us to keep newspapers alive in communities where a stand-alone offering might not otherwise make economic sense. It allows BNI to keep investing in these communities. It allows BNI to contribute to maintaining a diversity of voices and sources of news throughout the area we serve.
From both a policy and a business perspective, BNI does not believe that cross-media ownership or even single-media ownership concentration is an issue. Canadians have been well served by the policy framework that is in today and new regulation is not required. As I understand it, the senate committee mandate is, in part, to ascertain whether the concentration of media ownership, particularly the cross-ownership of different media, limits the diversity of opinion and is bad for the Canadian public. BNI shares the views of some who have appeared before the committee that there is no evidence that would justify interfering with what many in the world would consider a success story. We should not lightly interfere with the delicate balance we have achieved with the two regulators, the CRTC and the Competition Bureau and supportive government policy.
The explosion of information sources available today -- from newspapers, paid and free and alternative, to TV and cable channels, to specialty publications, to direct mail, to the Internet and the bulletin board at the local Laundromat -- gives the public so many choices that media companies which do not provide value to their customers will weaken and eventually fail.
Contrary to firms operating in many other sectors of the economy, the cost for consumers to switch their news source when they are unhappy with their current provider is virtually nothing. Canadians today are very well served by the market.
In conclusion, Brunswick News believes that the media model is alive and well in Atlantic Canada today. It is regulated by the hard laws of the marketplace and is a battle for long-term survival as information sources continue to proliferate and young readers are attracted to electronic information sources.
Senator Tkachuk: Thank you very much.
You talked about admitting to mistakes. What was the last mistake that one of your newspapers admitted to?
Mr. Mlodecki: We admit to mistakes several times a week. We make our corrections usually in our newspapers on page 2 and if we make actual errors, we rush to correct them.
Senator Tkachuk: Right. Would they be errors of grammar or errors of fact or would they be errors of the story itself or a hurt that you imposed on someone about which they were not able to fight back?
Mr. Mlodecki: We always correct errors of fact.
Senator Tkachuk: We heard this morning from Marie-Linda Lord, a professor at the University of Moncton. She was quite critical of what she considered the monopoly that is exercised by the Irving family on the daily newspapers here in New Brunswick. I had asked her whether there was ever intervention by the Competition Bureau. Have you ever had to make application to the Competition Bureau or has the Competition Bureau ever notified the Irving family that they were concerned about the magnitude of ownership that the family has in the province of New Brunswick?
Mr. Mlodecki: No.
Senator Tkachuk: They have written no letter, anything?
Mr. Mlodecki: No.
Senator Tkachuk: You talked about standards and the exposure of wrong-doings and duplicity and the misuse of power. How do you cover the businesses that are owned by the Irving family outside of the media?
Mr. Mlodecki: Just like any other business.
Senator Tkachuk: The testimony of Ms. Lord, if I am not mistaken, and maybe others is that there is a sort of a hidden fear that reporters who report on Irving holdings will be dealt with. Has anybody ever been fired from one of your newspapers because of a story on one of the Irving businesses?
Mr. Mlodecki: No.
Senator Tkachuk: It has never happened?
Mr. Mlodecki: No.
Senator Tkachuk: Do you do any stories on the Irving businesses?
Mr. Mlodecki: We do a lot of stories on the Irving businesses. It is hard to produce a newspaper in New Brunswick without running across an Irving business.
Senator Tkachuk: Are they positive stories, negative stories?
Mr. Mlodecki: It depends on the circumstance.
Senator Tkachuk: Yes. I am just trying to figure out how you would cover that. Like, would a reporter not say to the editor, “Okay, how do you want me to cover this?” Do you cover them in the same way and are you confident that you cover them in the same way? I am not from here, so I am just asking the questions because I want to know.
Mr. Mlodecki: I understand. The guiding principle in the story on an Irving business would be, what do our readers want to know, not what the Irvings want to be said.
Senator Tkachuk: Are there any stories about what you want to know or what the reporter wants to know? The reader does not know what he wants to know because he does not know what is going on, but would there be a time when the reporter may want to know something that he believes the reader may want to know? He does not know for sure.
Mr. Mlodecki: We have a good sense of what is important to our readers and what is not important to our readers.
Senator Trenholme Counsell: Mr. Mlodecki. It is good to meet you in person. I always seen your name in the paper. Well, I guess we have met, but not to talk on substantial things like this.
One could ask a thousand questions, but I think that I would like to zero in on page 7 of this report in a follow-up to Professor Lord’s presentation this morning. It is on the record that I was very troubled by that. I felt very sad. I wanted to ask you about the new French language weeklies where none existed before. This caught my eye in your presentation as being something quite significant, that perhaps you were indeed expanding the written media to people who did not have it, so I just wondered how it came about that you did develop these weeklies where none existed before and developed them in French.
Mr. Mlodecki: There were a number of areas in the Province of New Brunswick where the population was predominantly francophone and there were no publications. We became interested in French publications after we purchased the Madawaska in Edmundston, and prior to that, we had a publication called L’Etoile in Kent County, which was predominantly franchophone. Most of these publications were successful and we saw a market opportunity, so that we identified other areas in New Brunswick which might be similarly served. We were able to put a second edition into the Madawaska area with a weekly paper called La Republique and then we had a second edition of L’Etoile for the area of Dieppe, Shediac and Cap Ouellette, again predominantly francophone. We have an English newspaper in Bathurst, but outside of Bathurst, the area is predominantly francophone, so we have recently established another newspaper there, La Hebdo Chaleur. We see market opportunities for areas that are not being addressed and we provide publications for these areas.
Senator Trenholme Counsell: Are these free publications, the new ones you have just described?
Mr. Mlodecki: Three of them are free, one is a paid publication.
Senator Trenholme Counsell: I am going to just jump from point to point, although I want to end up by asking about the whole theory of providing an ombudsman. But before I do that, I want to ask you something that is quite sensitive vis-à-vis this morning. Have you been aware before this presentation this morning of anything negative in regard to the announcement of the opening and commencement of the Roméo LeBlanc Chair of Journalism at the Université de Moncton?
Mr. Mlodecki: There were some radio and television reports in which Ms. Lord was very critical of the donation.
Senator Trenholme Counsell: Has there been any response from the university to that or was it strictly the position of the professor?
Mr. Mlodecki: I believe it is strictly the position of the professor. I believe the university was quite pleased to get the donation.
Senator Trenholme Counsell: May I ask you a question with regard to students in journalism? I believe they have about 20 a year, something in that order. We cannot talk about the future because we cannot know the numbers, but I wondered to date, let us say over the last several years, to what extent to either students during their summer employment or graduates looked to Brunswick News for career opportunities?
Mr. Mlodecki: The students would love to work at Brunswick News because that generally means that they do not have to leave the province. Journalism is a funny trade, you know. Most of us in the profession have lived in numerous cities, generally because there is one newspaper per community. But to be able to go to school in New Brunswick and get a journalism degree, it would be great if you could stay in New Brunswick and practise your profession.
Senator Trenholme Counsell: I do not know that that is answering the question. I was wondering, not in terms of specific numbers, but I am just wondering you have any idea of the number of students who do pursue careers here. And journalism course in both universities, I believe, is very new, but have you any good career stories to tell us about students graduating, let us say from the University of Moncton, and going to Brunswick news?
Mr. Mlodecki: No, but there are a number of graduates from St. Thomas University that are working at our newspapers right now.
Senator Trenholme Counsell: As summer students or full time?
Mr. Mlodecki: Full time.
Senator Trenholme Counsell: But none from the University of Moncton yet?
Mr. Mlodecki: I cannot be definite about that. I am not sure where all of our journalists have received their degrees.
Senator Trenholme Counsell: The concept of an ombudsman has been mentioned at different hearings across the land. In view of some of the criticism and controversy during these hearings, has Brunswick News ever had a person in such a capacity, and if so, why or why not?
Mr. Mlodecki: No, we do not have an ombudsman at this time. I am familiar with the concept, and it is generally a position that exists at larger metropolitan newspapers. While our newspapers are large for New Brunswick, in the scale of the metropolitan newspapers, we are not that big. It is a concept that we re-examine at various times, but we have not seen a pressing need for it at this point.
Senator Trenholme Counsell: Do you get many letters that you would refer to such a person if that person existed; in other words, complaints against the papers?
Mr. Mlodecki: No, we do not get a lot of complaints against the papers and then what complaints we do receive, we treat very seriously and, of course, we talk to the people and try and find what the basis of their complaint is.
Senator Munson: Good after, sir. Your company seems to have an insatiable appetite. I do not know how many weeklies there are left in this province, but do you have more plans for expansion or would you like to have them all?
Mr. Mlodecki: We do not have a number in mind of what we want. We look at the market opportunities as they present themselves. There are many weekly newspapers in this province that we do not own yet and certainly have no intention of owning. For example, in the City of Moncton, there is Journal de Dieppe. We have no interest in that. In Riverview, there is the County Chronicle and we have no interest in that. There is the Monitor in Shediac and we have no interest in that.
Senator Munson: What is your corporate philosophy in buying out a lot of the strategic weeklies that are in every part of the province?
Mr. Mlodecki: The weeklies are important to us, but the important factor is what kind of a distribution system they have. The flyer business is becoming more and more important to newspapers and we have a distribution system now that covers approximately 90 per cent of the province. That is more of our goal than acquiring individual weeklies: We like the distribution systems.
Senator Munson: In the last two days, we have heard testimony, for example, “Nobody messes with the Irvings,” “Owners interfere in editorial policy,” “Writers exercise self-censorship,” “New Brunswick is a fiefdom of the Irvings, a feudal estate,” “predatory pricing.” When you hear that kind of criticism, what is your immediate reaction?
Mr. Mlodecki: It is not true.
Senator Munson: Could you elaborate a bit more?
Mr. Mlodecki: Well, all of the items that you have just listed there, as you listed them, I checked, no, that does not happen, no, that does not happen and, no, that does not happen. If you want to discuss any of those individually in depth, I am certainly willing to do that.
Senator Munson: Could you tell me how your strategy worked in purchasing, for example, the Bugle-Observer? We heard testimony about your company’s ownership of the shopper, bringing ad prices down in the shopper, and this gentleman, at a particular point, felt that he was basically forced to sell his newspaper.
Mr. Mlodecki: Well, I disagree. Let me tell you how that market situation developed. And it predated me, so I am going on what I have heard about this. There was a shopper that started up in opposition to Mr. Henley a couple of years before I came to New Brunswick. They were being printed at the Gleaner on a contract basis. They fell behind in paying their printing bill and Brunswick News acquired the shopper at that time.
Senator Munson: You own the printing presses?
Mr. Mlodecki: Yes. They operated that newspaper. I arrived in 1998 and I continued to operate that newspaper. I forget exactly what year, but a couple of years later, Mr. Henley started a newspaper in Fredericton. I assume it was in response to a competitive situation in Woodstock. I spoke to Mr. Henley probably in 2000 and asked him if he would be interested in selling his newspapers and he was eager to sell them, but it did take another two years to negotiate a price.
Senator Munson: That was it?
Mr. Mlodecki: Yes.
Senator Munson: The picture he painted yesterday did not quite sound that way.
Mr. Mlodecki: What picture did he paint?
Senator Munson: Well, you did not pay attention to the testimony.
Mr. Mlodecki: I was not here.
The Chairman: It is reported in your papers, sir.
Mr. Mlodecki: Well, I read that, but it was not the full extent of the testimony, was it?
Senator Munson: I accept your point of view.
Why did all these respected columnists leave your newspapers, people like the late Dalton Camp and others who felt that they were not being given enough...
Mr. Mlodecki: Enough what?
Senator Munson: Well, in a sense, freedom of discussion, freedom of the press, free to write what they want to write, free to say what they want to say.
Mr. Mlodecki: That is not why they left.
Senator Munson: Well, the copyright aspect, that is part of freedom of speech.
Mr. Mlodecki: I disagree. That is a technical issue about being able to reuse copy after it has appeared for one insertion. The copyright agreement is common in the industry.
Senator Munson: I have some information here that in the fall of 1972, that there was some sort of labour management dispute and some words have been attributed to you: “In situations like this, I believe the best policy is to fire them all, the good, the bad, the guilty, the innocent, and sort it out afterwards”? No?
Mr. Mlodecki: No.
Senator Munson: Well, some information has been given to me along that line. You say you have not said those words in terms of you management style?
Mr. Mlodecki: I have not said those words.
The Chairman: In the Woodstock situation, you did not cut prices for ads in your shopper in order to undercut Mr. Henley’s paper?
Mr. Mlodecki: Shopper pricing is based on a different model than the newspaper pricing. The shopper’s cost of operation is a good deal less than a run-control service paper.
The Chairman: But did the prices that you were charging remain stable through that period or were they reduced?
Mr. Mlodecki: Prices change from week to week and for different elements of the newspapers, different prices are charged. You know, even in our dailies when we are selling special editions, the pricing is different than the pricing for ROP advertising.
The Chairman: But you would have a sense of the general level.
Mr. Mlodecki: In every competitive situation, you will find that people will make offers to people to switch their advertising, but it happens on both sides of the street.
The Chairman: We also heard what was identified as hearsay testimony, although the person who recounted it seemed to think it was credible, that in another situation, the publisher of a give-away, I believe, to do with car sales was told that he could not place it in Irving-owned convenience stores at Irving-owned gas stations unless it was printed on Irving-owned presses and, I believe, using Irving-produced newsprint. Will you comment on that?
Mr. Mlodecki: That is false.
The Chairman: No combination of any of those elements would ever or has ever occurred?
Mr. Mlodecki: No, no. First of all, I do not control what is put on newsstands in Irving Mainways and the newsprint business is a completely separate business from the publishing business. None of that is true. It is preposterous.
The Chairman: Completely separate?
Mr. Mlodecki: Absolutely.
The Chairman: Are you asking me to believe that Irving-produced newspapers do not use Irving-produced paper?
Mr. Mlodecki: Not right now we do not. We use (inaudible) water.
The Chairman: Do you really?
Mr. Mlodecki: Irving does not produce newsprint any more.
The Chairman: Well, I am out of date. Then that is a good reason for you not to be using your own newsprint. When did you stop producing newsprint?
Mr. Mlodecki: Late January.
The Chairman: Oh, so I am not that out of date.
Mr. Mlodecki: No, you are not.
The Chairman: Why did the company get out of the television business?
Mr. Mlodecki: I do not know. That predates me by a number of years. I do not know the circumstances.
The Chairman: Do you know if it was directed or urged to do so by any of the regulatory authorities?
Mr. Mlodecki: I have no knowledge of that.
The Chairman: I wonder if you could look into it and let us know, please.
Mr. Mlodecki: I could.
The Chairman: That would be very helpful.
Fundamentally, how big is too big in the media business? I assume nobody would think it was appropriate, for example, for one corporation to own all the media outlets in the world. Moving back down from there, where would appropriate limits lie?
Mr. Mlodecki: The prime directive of almost every North American business is growth, and the media business I do not think is any different in that respect than other businesses. I cannot quantify what is too big and I could not imagine our company growing to be too big.
The Chairman: Within a given market, and let us assume for the moment that New Brunswick is the market. How big is too big?
Mr. Mlodecki: We could own every single print outlet in New Brunswick and people would still have access to news from other sources and have access to advertising from other sources.
The Chairman: Do you want to own every single print outlet?
Mr. Mlodecki: No. In fact, I just listed, I think, three or four newspapers.
The Chairman: Three.
Mr. Mlodecki: Three in Moncton alone that I have absolutely no interest in purchasing. There is a group called Ossekeag Publishing that has five different publications around St. John. We are not interested in them at all. There is a newspaper being produced in an area of Fredericton called St. Mary’s that I have no interest in at all.
I should just clarify the point that I made or go back to a point that I made earlier. The newspapers are nice, but it is the distribution systems that are important to me. That is the future of the business in many respects, you know. Over the next 20 years, we are going to manage our transition from newsprint to the web. That is what we are doing. But the corollary component that is becoming very, very important in our business is the distribution of flyers to households. Interestingly, you know, five years ago, I would receive several calls a month from customers saying, “Do not put those flyers in my newspaper. I do not want them. I just throw them out.” It has been a couple of years since I have received a call like that now. People like to sit down on Saturday morning with their 20 or 25 colour catalogues of things that they can buy that week.
The Chairman: The transition to the web, which you are certainly not the first person to predict, still is going to require the delivery of news, of words. It is a different form of delivering that content. But if you are doing a transition to the web and your principal interest is in delivering flyers, what do you plan to put on your web sites in 20 years?
Mr. Mlodecki: Information. Our website has millions of unique viewers every month. If you look at the large, global portals like AOL or Yahoo, they have incredible numbers of people using their systems. In our communities, we are number one. We are the largest accessed component on the webs in our communities. The information that we now have in our newspapers will eventually fully migrate to the web. It is there now. All of our local news is accessible on the web.
The Chairman: And the ads?
Mr. Mlodecki: Not yet. The business model for the web is still in transition. Now, some people are using PDF files of the entire page so that you can get it and some people are selling separate advertising on the web. The universal business model has not been developed yet.
The Chairman: Obviously, I have not yet consulted your website but will do so.
Senator Tkachuk: I want to get back to Senator Fraser’s question on monopoly and when is one considered a monopoly. If one has 50 per cent of the marketplace, maybe not, although in some U.S. cities of U.S. states, that is a problem. How much of the newspaper market do your newspapers have in the province of New Brunswick? What is the total percentage, both in advertising dollars and distribution?
Mr. Mlodecki: I would not be able to quantify that, but I can tell you that from an advertising point of view, we will be the largest. Across the north, daily newspapers in their local communities are generally the –
Senator Tkachuk: But in this province, of the dailies, for example, are there any other dailies besides the ones you own?
Mr. Mlodecki: L’Acadie Nouvelle, The Globe and Mail is distributed here, The National Post.
Senator Tkachuk: Not outside of New Brunswick; in this marketplace.
Mr. Mlodecki: We own the three English-language daily newspapers.
Senator Tkachuk: So, would you consider that a monopoly?
Mr. Mlodecki: No.
Senator Tkachuk: Only because of newspapers outside of the province or because of the electronic media?
Mr. Mlodecki: Well, let us look at each city in isolation. What is different in the situation in Moncton, where we own the daily newspaper, than in Windsor, where CanWest owns the daily newspaper?
Senator Tkachuk: It is not that I did not ask the same questions of the others in the other markets.
Mr. Mlodecki: Yes.
Senator Tkachuk: What we are trying to do is at least get a frame of reference for the news media in the country, so I am not picking on you. These questions are not just to you alone.
Mr. Mlodecki: I understand.
Senator Tkachuk: The only people who support monopolies are the people who already have one, right?
Mr. Mlodecki: Yes, but we do not have one.
Senator Tkachuk: And, of course, the people who do not have one would like to have one. So, it has nothing to one with the other. I am just asking. You do have a monopoly in the newspaper business in this province.
Mr. Mlodecki: No, we do not. We have what I would refer to as a “dominant market position.”
Senator Tkachuk: How much would that be; about 80 per cent of the market?
Mr. Mlodecki: I could not quantify it, but let me just deal with that dominant market position. The barriers of entry into the newspaper business are next to nothing. Anybody can start a newspaper. All they need is a computer.
Senator Tkachuk: Yes.
Mr. Mlodecki: It is not like it was 25 years ago where you would have to invest millions of dollars in linotypes and presses before you could produce a newspaper. You literally can buy a $1,000 computer with some software and be in the business of producing newspapers.
Senator Tkachuk: I understand that. I am just saying that there is a monopoly here. What about television and radio? Should it be easier for people to get into the marketplace? Should it be easier to start up a radio station or a TV station than it already is? Should CRTC regard the radio and TV in much the same way they regard newspapers, which is hands off in terms of the marketplace? “We do not want to have anything to do with the regulation except maybe to conduct how the airwaves are sold off?” Would that be good for this country and would it be good for this province?
Mr. Mlodecki: Yes, I think so.
Senator Tkachuk: You obviously are not the dominant player in that business.
Mr. Mlodecki: Well, no, but --
Senator Tkachuk: Because others, who are dominant players, do not. They, of course, want more regulations.
Mr. Mlodecki: We own radio stations.
Senator Tkachuk: Yes.
Mr. Mlodecki: But what we are talking about is how involved the government should be in allowing new businesses to start. In the newspaper business, you can start a newspaper anywhere you want.
Senator Tkachuk: I know you have not been with the Irving family for a long time, but they are quite a conglomerate and very successful. I admire their success. I am not sure if the media business is their most profitable business or not their most profitable business, but how does it rank on the hierarchy compared to their other businesses? Is it as profitable a player as, say, the gas business, the refining business, or do you know?
Mr. Mlodecki: I do not know.
Senator Tkachuk: It just seems strange that they are in this business when they are all in those other businesses. Would they have gotten into this business to control what was being said about themselves? Would that have been a bit of impetus for them to get into the media business?
Mr. Mlodecki: I would not venture a guess at that, but I will just tell you that newspapers in their own right are very good and very profitable businesses.
Senator Tkachuk: Why do you not have more competition in the daily newspaper business if it is so profitable? It seems to me that if it was profitable, which I believe it is, too, that someone would start up somewhere to compete against you daily.
Mr. Mlodecki: They do. They set up on a regular basis. The trend in the industry is that people do not start daily newspapers any more. They start weekly newspapers that are associated with distribution systems because a lot of the advertising dollars have migrated from ROP advertising into flyers and that is where the business is growing the fastest.
Senator Tkachuk: Right, the distribution business. I have just one more question. I was interested in what you said about the web and the Internet. Who is your major carrier of cable here? Is it Rogers?
Mr. Mlodecki: Rogers does.
Senator Tkachuk: Are there a lot of satellite customers as well?
Mr. Mlodecki: Yes.
Senator Tkachuk: They are monopolies, really.
Mr. Mlodecki: I would think that they are competitors.
Senator Tkachuk: If you were going to be selling your product, you have to send it through the wires. People have to own cable, right?
Mr. Mlodecki: Yes.
Senator Tkachuk: And they get to charge. Are you afraid that one day they may actually charge you for using that cable?
Senator Tkachuk: Well, the customer has got to pay for cable.
Mr. Mlodecki: Yes.
Senator Tkachuk: I pay for TV and I pay for Internet. Why would I not pay for Internet services, too? There is only one way for me to get your newspaper on the Internet and it just comes on the wire.
Mr. Mlodecki: You will not be able to access the local news on our website unless you are a subscriber. We charge for our copy.
Senator Tkachuk: But they will also be the distributor. You are the distributor not.
Mr. Mlodecki: Distributor of what?
Senator Tkachuk: Of your own newspapers. You have your own distribution channels, right?
Mr. Mlodecki: Yes, we do.
Senator Tkachuk: You will not be the distributor of your newspaper. It will go through another newspaper; i.e., the satellite or via the Internet.
Mr. Mlodecki: Okay, right.
Senator Tkachuk: So you are going to have to fight for position on that Internet, too, right? In the end, someone else is going to be distributing your product. Do you fear a monopoly there?
Mr. Mlodecki: It is not a circumstance that I have given a lot of thought to. Quite frankly, it has not occurred to me up until this point.
Senator Trenholme Counsell: Getting back to New Brunswick specifically, I have two questions, one about the concept of “the New Brunswick newspaper,” and other one is related to a bilingual society, which we have here in New Brunswick.
I have been led to think of the Telegraph-Journal as “the New Brunswick newspaper.” As a reader, I buy almost day the Times & Transcript and I subscribe to the Gleaner because I like to keep in touch with Fredericton. It keeps me linked. I think I would be happier if there was one paper in this province that maybe had the Fredericton section, the Saint John section, the New Brunswick section and an overall section because I find the papers so different and not many people would buy the number of papers that I buy or look at. I do not profess to read them all. Quite often, on the weekends, I do. You are smart businesspeople. Have you considered this concept. Perhaps you could expand on that a bit.
In the Moncton Times, we seem to have very little coverage, relatively speaking, of the coverage, not as much as in Fredericton or things in the capital city, including the legislature. In the capital city, except for the piece from le Centre communautaire de Sainte-Anne, you do not see much about Moncton/Dieppe, the Acadian coast. Saint John, of course, has, in my opinion, the best coverage of national and international news, but very little about the rest of the province apart from the odd article. I just wondered, in this mandate of yours of being “the News Brunswick paper,” whether you have ever thought of combining them and having a really good paper that all citizens of New Brunswick, given that we are not that many, could read and, therefore, really share each other communities, share each other’s news and grow together.
Mr. Mlodecki: It is a concept that we have looked at. If you take the province of New Brunswick, with our 750,000 population, we are about three-quarters as big as Calgary.
Senator Trenholme Counsell: Yes.
Mr. Mlodecki: Calgary has a daily newspaper and, of course, it has the Toronto Sun. But the strength and the appeal of newspapers today is primarily in local news coverage. We want to know what is happening down the block and what is happening in city hall and readers are not that interested in finding out what is going on in a city that is an hour and a half away.
Senator Trenholme Counsell: That is the reality?
Mr. Mlodecki: That is the situation in New Brunswick today.
Senator Trenholme Counsell: That is why you keep these distinct papers?
Mr. Mlodecki: That is right.
Senator Trenholme Counsell: My other question pertains to the unique society in New Brunswick and to those that are trying to play a very positive and significant role in building that society, and, sadly, in view of the kind of comments that we have heard over the last couple of days about divisions, although I am not sure is that is the right word. I will have to do a lot of reflecting. Have you ever thought of making your papers not totally bilingual, but really recreating a balance in terms of the two languages and the several cultures of this province, of doing an experiment, if you will, of having French in the newspapers? You do have some French, I know, in the Gleaner and occasionally maybe something in the Times & Transcript. I rarely see it. But as a leader and builder of this society, have you thought of that, of doing a paper which has some French, some English?
Mr. Mlodecki: We recognize the dual nature of the province with the francophone and anglophone populations. I have not seen a model in North America where a bilingual newspaper in one copy has worked. Recognition of this as the reality in the province had led to us expanding our French-language publications the way we have in the last few years.
Senator Trenholme Counsell: Has anyone ever asked you or suggested that you should try that, for instance, here in Moncton? I do not mean to single out Moncton especially. I think of the province as a whole. No one has asked you to do it or to try it?
Mr. Mlodecki: No, nobody has, but it is something that we have discussed many times, but we cannot see it work.
Senator Trenholme Counsell: You said in your preamble to your answer that you had not seen an example where it worked. Can you give examples in Canada where it has been tried? I will limit myself to Canada.
Mr. Mlodecki: Well, there are a couple of small examples that I am familiar with. The Cataracte, when we bought if from Mr. Henley, was written half in English and half in French.
Senator Trenholme Counsell: Oh, I did not know.
Mr. Mlodecki: And a small newspaper that I was associated within the 1970s in Penetanguishene, Ontario. was also half English and half French. But they really are neither fish, nor fowl. I think the population groups would much rather be addressed completely in the language that they want to be.
Senator Trenholme Counsell: Thank you.
The Chairman: You remind me of an anecdote. Years ago, when I was at the Gazette, something or other happened where it seemed to us appropriate to write an editorial in French, which was not part of our practice. It is an English-language newspaper and has been for 180 years or so. Before that, it was bilingual, before that it was French. Anyway, we published an editorial in French and that morning, I got an absolutely panicked phone call from a friend of mine, who was the director of Le Devoir, an excellent, but always struggling French-language paper, and he said, “You are not moving into the French market, are you?”, because he did not need any more competitors, given the precarious financial position he was in. I do not know how directly pertinent that is to the concerns of Brunswick News, but I have never forgotten it.’
Senator Trenholme Counsell: But if I might just add, I do not see it as being applicable to New Brunswick, but on the other hand, tell us about the period of time when your newspaper was bilingual. When was that?
The Chairman: That was, if memory serves, from about 1790 to about 1830. Senator Munson.
Senator Munson: Sir, how do the printing press or presses work here? Does everybody have to come to you to have their paper printed or can they go somewhere else or do you control that, too?
Mr. Mlodecki: You mean the newspapers that we own?
Senator Munson: The newspapers you own and say, L’Acadie Nouvelle, or whatever other weeklies. Where do they go to get printed?
Mr. Mlodecki: We print the Campbellton Tribune, which is not one of our newspapers. We do a very limited amount of job printing. Our newspapers, yes, they have to be printed on our presses.
Senator Munson: That makes sense, but L’Acadie Nouvelle, you do not know where they –
Mr. Mlodecki: They have their own press.
Senator Munson: I have some technical questions. You own four radio stations and you list them in your brief: CHWV, 13 employees, CHSJ, 13, CHTD, six, CKBW in Nova Scotia, 17. Do you have any idea how many work in the news business?
Mr. Mlodecki: It would be about seven or eight. That is off the top of my head.
Senator Munson: How would that compare to, say, 20 years ago: a constant, an increase, a decrease?
Mr. Mlodecki: The radio business has changed a lot of over the last 20 years. My recollection of radio stations from 20 years ago is that they would not have had significantly more staff than they have now, but if you go back 30 or 35 years ago, yes, they did. They had a lot more staff than they do now.
Senator Munson: The reason I ask that question is that in testimony in Halifax we had desperate pleas from people in radio who feel that radio owners are ignoring the news in their community. I would just like to get your opinion of that in New Brunswick there is only one or two radio stations and one person has to read the news, run over to the police station, pick up the newspapers, read it again; that there is not that intensity that there was in the old days of news gathering that happened in private radio stations.
Mr. Mlodecki: In many respects, the era of “scoop” journalism is over. Having large staffs so that you can get the news first is of limited today. The electronic media always gets the news first. And with radio stations, you can use the wires, you can use the local media to find your news. The other thing is that the marketplace is not demanding that kind of service from the radio stations any more. If there was a real demand for local news on radio stations, somebody would be filling that role and they are not.
Senator Munson: I believe that competition makes for better journalism, whether radio or newspaper or television.
Mr. Mlodecki: Yes.
Senator Munson: For example, there was a time in Ottawa when there were six different private radio networks. That no longer happens. I know there was a down side in AM radio and people were losing money and FM emerged and so on, and there has been argument for a whole new talk format, but I guess I would argue that there is a place for news on the radio. People get their news first in the morning and they like to have original content. It seems to me that radio people are getting their content from picking up a newspaper and rewriting it...your newspaper.
Mr. Mlodecki: In many cases, that is true.
Senator Munson: Page six of your brief, paragraph five, you talked about, “One key element should be noted for its positive impact on the quality of our newspapers: BNI has made it clear to publishers that these operations are considered long-term investments”, and so on. And you say, “In practical terms, this means that BNI newspapers have editorial resources and a size of newshole that are more generous than similar-size newspapers elsewhere in Canada and the U.S.” Do you have any figures of how you are more generous?
Mr. Mlodecki: The industry standard is that daily newspapers will run 40 per cent advertising. Our newspapers range from 34 to 37 per cent advertising, so that means that we provide more news.
Senator Munson: Do you have any views on existing foreign ownership restrictions? Should they be changed or are you satisfied or does this question really apply to New Brunswick?
Mr. Mlodecki: I do not think it applies to New Brunswick. Foreign ownership is not a pressing matter to us.
Senator Munson: In your view, is freedom of the press something that belongs to the press or media or does that freedom of speech belong to the individual citizen?
Mr. Mlodecki: Freedom of the press belongs to everybody.
Senator Munson: You do have a sense of humour, right?
Mr. Mlodecki: Yes.
Senator Munson: That is the first time I have seen you smile since you sat down. I am from New Brunswick, too. You should not be afraid of me. My dad was from Alma and my mother is from Baie Verte and my wife is an Acadian.
Mr. Mlodecki: I am not afraid of you.
Senator Munson: Well, that is good. I just wanted to make sure on Friday afternoon that you have a sense of humour. Thanks very much.
The Chairman: You have listed numbers of total employees, which is very useful, at the various papers and at the various other media operations, but I wonder if you could break out for us the number of people you have in the news or editorial departments. If you cannot do it write now, that is fine.
Mr. Mlodecki: In New Brunswick, we have over 150 journalists, including the weeklies.
The Chairman: Way over 150 or a few over 150?
Mr. Mlodecki: A few over 150.
The Chairman: The majority of them would be in the dailies, I assume?
Mr. Mlodecki: Yes, they would.
The Chairman: Yes. Just a breakdown between the dailies and everybody else would be handy.
Mr. Mlodecki: Between 105 and 110 are in the dailies.
The Chairman: We heard yesterday how in Moncton in recent years it had gone from 17 to 34, which is a gratifying trend for anybody who comes out of journalism.
Mr. Mlodecki: Yes, that is right.
The Chairman: You talked about barriers to entry to the newspaper business.
Mr. Mlodecki: Yes.
The Chairman: For sure, lots of lots of people can buy a computer. Putting it up on the web is one thing. Anybody can do a blog, practically, but if want to have something approaching a conventional newspaper as it is currently envisaged, you have to print it and you have to distribute it. Do you print any competitors’ papers?
Mr. Mlodecki: What is a competitor? The only non-BNI regular publication that we print is the Campbellton Tribune, which is an independent.
The Chairman: Yes. Would you print one? If I moved to town and decided to start a paper, would you print it?
Mr. Mlodecki: No.
The Chairman: So I would basically have to find a press?
Mr. Mlodecki: Yes, you would have to find a printer and there are lots of them around.
The Chairman: Would you distribute it?
Mr. Mlodecki: No.
The Chairman: We talked about profit levels. What in your view is an appropriate profit target for a daily newspaper and for a weekly newspaper?
Mr. Mlodecki: In my experience at the various newspapers companies that I have worked at, an acceptable profit level for newspapers is in the mid-twenties. I have seen newspapers out of New Brunswick that have had profit ratios over 50 per cent.
The Chairman: You are not instructing your various publishers to reach 50 per cent?
Mr. Mlodecki: No, that would have a cost on quality.
The Chairman: No kidding.
You also said that nobody ever got fired for writing something critical of an Irving company, but we heard testimony yesterday that it has been publicly reported that one journalist, Mr. Mike Parker, I believe his name is, did lose his job very soon after writing critical material and after his publication was, I believe, purchased by Brunswick News.
Mr. Mlodecki: Yes, I heard that. It just does not make any sense because, you know, he is a writer and his material has to go through an editor and if we did not want to publish it, we would not have published it. But the fact of the matter is, his losing his job has absolutely nothing to do with that column. Actually, I thought the column was pretty good. We bought those publications, Here publications, and, you know, they were perennial money losers. And to keep them in the same business model that they were losing money in for all those years does not make sense. So, what we have done is that we have eliminated staff writing positions and replaced them with correspondents and freelancers.
The Chairman: Yes.
Mr. Mlodecki: He got caught in that fallout; nothing to do with the column.
The Chairman: So, if he were to present himself and say, “I will do you the column on a freelance basis,” you think that would be perfectly okay?
Mr. Mlodecki: Yes, that would be fine.
The Chairman: I was very interested by the statement of operating philosophy on editorial freedom on page five, the four-point statement you had outlined, and I had a couple of questions about that. How many of the people who work for you are aware of this operating philosophy?
Mr. Mlodecki: The publishers are.
The Chairman: It is not a public document? There are and have been media companies who have similar statements which are made available to the people who actually produce the news.
Mr. Mlodecki: Yes. Now, this has been a work in progress and we are getting it to the point where we think it is exactly what we wanted to say, and it may in the near future be rolled out to the entire newspapers.
The Chairman: Including the actual reporters? Obviously, what I am driving at here is the repeated comments we have heard in the past day and a half about self-censorship, people who are further down the food chain than you are and who believe that it is just not acceptable in one way or another to cover Irving companies or to say anything critical about Irving companies.
Mr. Mlodecki: Yes, yes. We do all the time.
The Chairman: Sir, I do not read your newspapers 365 days a year.
Mr. Mlodecki: I understand.
The Chairman: I am talking about the kind of perception that has been reported to us. From other contexts, I can tell you that this perception arises very easily and is very difficult to eradicate, and that is why I was so interested in this statement.
Mr. Mlodecki: Yes.
The Chairman: I am very encouraged to hear you say that are actually contemplating rolling it out to everybody.
Mr. Mlodecki: As we are. As I said, this has been a work in progress, you know. It has taken us a number of years to get it to the point where we are comfortable with it and now that we are comfortable with it, I envision that we will, if not post it in the lobby, at least people aware of it.
The Chairman: Distribute it.
Mr. Mlodecki: Yes.
The Chairman: Put it up on the web, distribute it, give it to everybody who gets hired. Why not?
Mr. Mlodecki: Yes.
The Chairman: Publish it in your newspapers once a year or once a month.
The other thing that occurs to me to wonder, as you were doing so, whether you would consider inserting a specific point to state that BNI News, BNI media, will cover Irving-owned operations in exactly the same way as they cover anything else.
Mr. Mlodecki: That would be treating them differently from any other business in the community. We already cover that area, I think, by saying that we will...
The Chairman: You have a line, “BNI newspapers will cover the news as impartially as possible without fear or favour,” and, presumably, that could be interpreted to mean what I just suggested. Some might prefer more direct clarity.
Mr. Mlodecki: But it would be dealing with Irving businesses differently from any other, which would be against our philosophy.
The Chairman: Yes.
Mr. Mlodecki: The Irving businesses are just like any other business.
Senator Trenholme Counsell: I am going to sound like a lobbyist, but you people do not repeat yourselves very often; and twice in this document you talk about declining readership. I am not going to ask you for numbers. We have discussed that a lot in our hearings all across the country. But I wondered if anyone had ever asked you or whether you had ever given consideration to putting free newspapers in the schools of New Brunswick. I do not mean in the office or in the staffroom. I mean in the libraries of our schools.
Mr. Mlodecki: We have an arrangement with the province where we deliver a thousand newspapers a day to the schools of New Brunswick.
Senator Trenholme Counsell: I did not know that, so I am interested. When you say you deliver them to the schools, are they delivered locally by a papergirl or boy? Are they subscriptions?
Mr. Mlodecki: It depends where the school is located. We have made an arrangement with the province that for a highly discounted rate, we will provide a thousand newspapers to the school system in New Brunswick every day. They are delivered to individual schools, whether by a driver, a carrier or however.
Senator Trenholme Counsell: What you are saying is different from what I asked. You said a “highly discounted rate” and I said “free.”
Mr. Mlodecki: It is almost free.
Senator Trenholme Counsell: I did not know this.
Would a thousand schools cover most of the schools in the province?
Mr. Mlodecki: All of the schools.
Senator Trenholme Counsell: Do you send them to schools in both systems? We have two education systems in the province.
Mr. Mlodecki: I would not be able to verify that 100 per cent. I would have to look at that.
Senator Trenholme Counsell: Thank you.
The Chairman: Do you speak French, Mr. Mlodecki?
Mr. Mlodecki: No, I do not.
The Chairman: Does anybody in charge of your French language publications at head office, reporting to you, speak French?
Mr. Mlodecki: Yes, our publisher, Hermel Volpe in Madawaska, our publisher of L’Etoile, Richard Thibeau, our publisher of La Chaleur –
The Chairman: I would assume at the local level, people running the French language media would speak French.
Mr. Mlodecki: Yes.
The Chairman: What I am driving at is that when corporate strategy is being set and corporate decisions are being made --
Mr. Mlodecki: Those publishers report directly to me.
The Chairman: We have heard testimony from L’Acadie Nouvelle in particular as well as from some other people that there is considerable concern about your arrival in the French language weekly market, that this is eroding their advertising base, that there is concern that, in a sense, you are targeting them. Can you respond to that?
Mr. Mlodecki: As I stated earlier, we identified opportunities where French language publications would be viable and we acted on those opportunities. L’Acadie Nouvelle had the same opportunity to identify and act on those opportunities at the same time we did. They chose not to whereas we did. And all of those publications are viable, profitable publications today.
The Chairman: Given the importance of L’Acadia Nouvelle in the Acadian community, as you contemplate the future, do you feel any sense of responsibility at all to avoid damaging them? I am not talking about normal, healthy competition here. I am talking about an institution that has significant community importance. Does that enter at all into your calculations?
Mr. Mlodecki: I was a little disturbed by the testimony that I heard from L’Acadie Nouvelle. It sounds to me that they do not want Brunswick News to have a monopoly so that they can have a French monopoly, which I do not think is correct.
The Chairman: There are a couple of other points arising out of testimony that we heard yesterday and that I actually undertook to follow up with you. One involves policy about letters to the editor: First, is there a common policy on letters to the editor; and, second, do you set it or, if not, do you have any idea how it works in the various papers?
Mr. Mlodecki: Each newspaper has its own letters policy, but it is generally guided by principles of reasonableness, you know. If somebody has written a hundred letters to the editor, it is highly unlikely that 80 will be printed in the next six months.
The Chairman: Is it publicly understood what quotas there might be, how frequently you are likely to get into the paper?
Mr. Mlodecki: Do we have a listing of a quota for the number of letters to the editor you can write? No, no. And we generally take each letter on its own merit, but, you know, when you start getting up into the realm that you are writing 20 letters to the editor, you are generally writing on the same topic.
The Chairman: It is just a matter of clarity so that people understand the context into which they are sending their recommendations.
Mr. Mlodecki: We try to find every possible reason to run the letter rather than find reasons not to run the letter.
The Chairman: Another element that was raised had to do with a film called Forbidden Forest.
Mr. Mlodecki: Yes.
The Chairman: I have not watched it yet, although I do have a tape of it, but it has to do, as I understand it, with environmental practices of forestry companies. And what was suggested to us was that there was a systematic decision by Irving-owned publications not to cover this film.
Mr. Mlodecki: There was an article written on that film and there was also an announcement of the day it was playing. It was covered.
The Chairman: It was covered, but not wildly extensively.
Let me come back to the French language market. Would you consider launching a French-language daily?
Mr. Mlodecki: I have no aversion to publishing a French- language daily, but there is not room in New Brunswick to launch another French-language daily right now.
The Chairman: It is not in the foreseeable future on your desk?
Mr. Mlodecki: That is right.
The Chairman: We also heard testimony about common content in the weeklies. I was very impressed in your brief, although I think some of this was portions that you did not read out in your presentation, but you have a nice long list of bureaus, including correspondents in Ottawa for both the Telegraph-Journal and the Times & Transcript and the Daily Gleaner.
Mr. Mlodecki: Yes, that is right.
The Chairman: For a company with a total number of readers that your papers have, that is better than some larger ones I could name. But that is dailies. We did hear that you have a lot more common content in the weeklies than you have in the dailies and that, in particular, there was, at least for a period, a common editorial in the weeklies. Can you comment on that? Can you explain how that all works?
Mr. Mlodecki: I am unaware of any common editorial in the weeklies. I am not saying that it has not happened because I do not read every single issue of the weeklies that we produce. If that was the case, I would ask the publishers to stop that immediately.
The Chairman: It seemed to me it was rather counterproductive from a pure marketing sense in that if you have a local weekly, you want it to be local.
Mr. Mlodecki: Absolutely.
The Chairman: You do not want it to be centralized. But do they share other content?
Mr. Mlodecki: They buy similar content from CP called “The Toolbox” and they may share some syndicated features, but it would not be very often that they would share actual news stories. I am not saying that there is not a news story that crosses community boundaries that they would share resources on, but as a rule, they do not.
The Chairman: There are no directives from head office: “You will have one hockey correspondent,” or one whatever?
Mr. Mlodecki: No. In that respect, we are a very decentralized organization. The publishers very much call the shots on their sites.
The Chairman: Does each of the weeklies have its own publisher?
Mr. Mlodecki: Some publishers run two weeklies.
The Chairman: I know you are going to think, “God forbid,” but if the Government of Canada were to bring back a policy discouraging cross-ownership of media --
Mr. Mlodecki: God forbid.
The Chairman: Well, you have made that perfectly plain. Nonetheless, if that were to happen, which would be more interesting to you, radio or print?
Mr. Mlodecki: To stay in business?
The Chairman: Yes.
Mr. Mlodecki: Print.
The Chairman: And within print, dailies or weeklies?
Mr. Mlodecki: That is a more difficult question to answer because, in terms of revenue growth, many daily newspapers are capped in what they can do in their markets. Weeklies, from a revenue point of view, are more efficient in that respect. But from the point of view of what I like in the business, which is to inform people, I would stay with the daily model.
The Chairman: Yes, that is interesting. You feel that way in spite of what you said earlier about 20 years from now, it is all going to be on the web?
Mr. Mlodecki: It is true. I am not going to be in the business 20 years from now.
The Chairman: Me either.
Do you charge now for your Internet subscriptions?
Mr. Mlodecki: Yes, for the local content.
The Chairman: Is it like a lot of other people who you can call up the site, get a bit of a teaser, but if they want more, they have to pay? Do they have to be subscribers?
Mr. Mlodecki: Well, you will get a lot of news on there anyway, a lot of the features, a lot of the Canadian press feeds, even the crosswords.
The Chairman: Not there, yes.
Mr. Mlodecki: Yes, but if you want the local news from Moncton or Saint John or Fredericton, then you have to be a subscriber to the newspapers.
The Chairman: So, you actually must be subscribing to the print?
Mr. Mlodecki: Exactly.
The Chairman: You do not sell separate subscriptions to the Internet?
Mr. Mlodecki: No, we do not. what happens with that subscription, if you are in Florida and you want to have access to the web, we will sell you the subscription to the newspaper, but you donate your newspaper copy to the newspaper in education program.
The Chairman: This is for ABC reasons, I assume?
Mr. Mlodecki: I would hope that we are a little more altruistic than that. The idea of us giving newspapers for educational purposes has value to us. The newspapers that are listed on ABC as NIE copies are usually discounted in value by advertisers.
Senator Munson: What is your view of Canadian Press these days as a national news service? Is it instrumental to cohesive presentation of a picture across the country and is it important to your newspapers?
Mr. Mlodecki: Absolutely. It is doing a fine job. As a matter of fact, when I became the publisher of the Saint John newspapers, they were no longer members of Canadian Press and I brought them back into the Canadian Press.
Senator Munson: That is really good to hear.
You mentioned to Senator Fraser that Canadians have been well served by the policy framework that is in place today and new regulation is not required. So, you are just saying to us to keep our political noses out of your business and we will all do just fine in New Brunswick, right?
Mr. Mlodecki: I might have stated it a little more politely than that, but, yes.
Senator Munson: There. See, you are smiling. Thank you.
Senator Tkachuk: So are you, Jim.
The Chairman: Well, he makes us all smile all the time.
Senator Trenholme Counsell: I am from Sackville and I do not understand why you have not bought the Sackville Tribune Post, not that I want you to or need you to, but I do not understand. You are probably not going to give me the answer.
Mr. Mlodecki: Oh, absolutely, I will. The Sackville Tribune Post was owned by the Amherst Daily News and they were sold to Transcontintental, I think, a couple of years ago or a year ago. The Sackville newspaper has little interest to me because we already have a distribution system in that community.
Senator Trenholme Counsell: That is a terrible thing to say. I was just beginning to think you were okay and now you say that.
Mr. Mlodecki: I stand corrected.
The Chairman: You are already on the record. What matters is the distribution system. You said it several times.
Senator Trenholme Counsell: Oh, it is so special there. You better come and meet us.
Mr. Mlodecki: It is a wonderful community. I go there often.
Senator Trenholme Counsell: I will take you to Mel’s for a cup of coffee.
Mr. Mlodecki: That is a great place.
The Chairman: My last question comes back to our initial mandate, which is public policy. You do not want changes in the current CRTC Competition Act regime. Foreign ownership rules are not relevant to you. Are there any other elements of public policy that you would like to see change or are there any elements of present public policy that you consider really important, that you consider pillars of the Canadian fabric with which we should not meddle?
Mr. Mlodecki: I think the framework and structure that we have today is working well. I do not see a reason to change it.
The Chairman: Mr. Mlodecki, we thank you very much for your time and your information. We look forward to receiving an explanation about the television that I referred to.
Mr. Mlodecki: Yes.
The Chairman: While you are at it, would you let us know approximately how many hits you get on your website?
Mr. Mlodecki: Yes, we get 5 million page views a month, over 1 million unique users a month.
The Chairman: And those would be mostly with the dailies?
Mr. Mlodecki: That is hits to our website.
The Chairman: Yes.
Mr. Mlodecki: Where they go once they hit our website –
The Chairman: Once they are there, you are not sure?
Mr. Mlodecki: Yes.
The Chairman: Does Jamie Irving report to you?
Mr. Mlodecki: Yes, he does.
The Chairman: Everybody who has appeared before us has said that. I have not had the pleasure.
The committee adjourned.
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with reference to the senate committee studying irvings monopoly of newspapers in nb. the irving family is a corporate bully. they will use any method within their means to control public opinion to reach their goals. i have lived in saint john all my life and have been exposed their way of thinking through the newspapers forever. their control is behind the scenes. they control by simply hiring people who will not be too abusive toward irving interests. they might even go as far as putting the odd irving story in the paper that might not be too complimentary but this is really directed to people like yourselves to give you the idea that they might be somewhat objective in their reporting. i have seen situations where former employees are muzzled due to the fact the irving family will sue for return of severance packages if they become public with their information of activities within the organization. we had a long labor dispute at the oil refinery starting in 1994 and the union had to deal with full page adds demeaning them and rarely had anything positive to say for the union and its people. he swayed public opinion with adds complaing of high wages with inflated numbers. we in saint john are constantly bombarded with propaganda on how efficient the pulp mill and refinerys are but are subject to continuing air and water pollution of which the environment dept of nb has record. the lng debate in saint john is ongoing and has been in discussion for 2 years with environment departments and permits. the local paper achieved its goal just by non-reporting. it was a non issue because the public was not aware anything was going on. we have seen how public interest is aroused by reporting the issues in other areas where they tried to build an lng plant. now people are upset but it is after the inquiries are completed and the irving interests suspect the public outcry would die down as it normally does and they would achieve their goals. people were asleep and would have stayed asleep if not for the 11th hour gun to the head to city council of a proposed huge tax break for irving to build the plant. negative letters to the editor will brand you an anti irving radical and will result in you and family members never finding work within the whole irving empire. we call that blackballing locally. we have a local talk show on am radio every morning and this is the only voice for the people and it has been the vent for frustration. i worry this radio station will be on the list as another acquisition for the irvings and most of the people with some sense of independant thinking will be relieved of their duties. i dont see any purpose of irving owning all newspapers including the very small bi weekly other than to stifle any avenue of anti irving public thought. i hope your committee will force irving to sell some of the papers, especially the saint john telegraph journal and give people back the free voice we need to properly police our democratic process. thank you for your time.
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