Thursday, June 30, 2005

BONNE FETE LE CANADA!!!!

Bonne fête Canada

En cette période de l’année , différentes fêtes nous interpellent presque toutes les semaines, surtout en tant que parlant français. On a eu la fête du Québec la semaine dernière. Cette semaine c’est celle du Canada. Dans deux semaines, le 14 juillet, on aura celle de la France.

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Ensuite , il y aura le 28 juillet pour commémorer la Déportation, le premier lundi du mois d’août pour la fête du Nouveau-Brunswick, pour enfin en arriver à l’apothéose de la fête de l’Acadie du 15 août. C’est tonifiant, mais essoufflant!

Mes propos d’aujourd’hui visent principalement à souligner la fête du Canada de vendredi prochain le 1er juillet. Nous sommes plusieurs à penser que la meilleure façon pour nous d’être canadiens à part entière, c’est d’être avant tout acadiens. En nous assumant comme tels, en tant que premier peuple européen installé en permanence en Amérique, et compte tenu de tous les aléas de l’histoire qui ont caractérisé et façonné l’âme de notre peuple par la suite, nous apportons à l’identité canadienne une couleur particulière.

Quand nous étions plus jeunes et baveux dans les années 70 , nous étions plusieurs à boycotter par exemple l’hymne national canadien en restant assis pendant qu’on l’entonnait. Ça se faisait puisque nous étions à cette époque–là dans une démarche identitaire intense. On n’était pas toujours à l’aise d’être canadiens en tant qu’acadiens. Ça s’est nettement amélioré. Certains diront même que sans le fédéral , point de salut, et c’est en grande partie vrai. Mais , il y a encore des combats à mener.

Mais il y a eu un prix à payer pour cela. On a utilisé les acadiens comme de la chair à canon constitutionnelle entre les fédéralistes et indépendantistes québécois. On nous a utilisé à toutes les sauces pour à la fois amadouer l’anglophonie canadienne et mâter les poussées d’hormone autonomiste québécoise. Le summum de ce marchandage infect a été le rassemblement massif de Montréal lors du référendum de 1995, qui a eu plus l’allure d’un “flirt” d’un soir , que d’un engagement amoureux à long terme. En prime, on se retrouve dix (10) ans plus tard avec le scandale des commandites comme fond de scène, méconnu à l’époque et d’autant plus révoltant que maintenant on sait. Il faut créer et définir sur de nouvelles bases les rapports entre les francophonies canadiennes , entre les francophones et les anglophones et entre toutes les communautés multiculturelles de ce pays. Il faut de plus polir et bonifier notre image du Canada à l’étranger.

Nous devons nous ressaisir comme pays. Pour commencer, nous devons essayer d’avoir plus de transparence dans les démarches politiques à venir. Il faudrait peut-être aussi passer plus de temps à imaginer et concevoir des plans d’inclusion plutôt que d’exclusion. Reconnaissons que le Québec est souvent à l’avant-garde du Canada sur le plan social, avec les garderies par exemple , sur le plan linguistique, dans sa façon de traiter sa minorité , ou encore sur les plans coopératifs , ouvriers et autres. On devrait donc continuer d’essayer de faire des arrangements sur des programmes nationaux sans tenter d’imposer ces critères nationaux au Québec, surtout quand tout le monde reconnaît pleinement que le Québec est bien au delà de ces critères.

Par ailleurs, le Québec devrait arrêter de s’exciter à chaque fois qu’à Ottawa , on essaye d’implanter des lois pouvant renforcer l’épanouissement des acadiens et francophones à l’extérieur du Québec. Ça impliquerait donc que de part et d’autres , on arrête de jouer à se tasser dans les coins.. Ça impliquerait aussi que, quand les acadiens et les francophones du Canada empruntent la voie juridique , surtout à la Cour suprême, le Québec ne se sente pas obligé et forcé de venir s’objecter à l’avancée des francophones ailleurs au pays, que ce soient dans les domaines scolaires ou de la santé par exemples. Ça impliquerait également que les francophones de ce pays, qui veulent s’épanouir, ne soient pas systématiquement obligés d’emprunter la voie juridique pour accéder à leurs droits, comme sont obligés de le faire principalement nos frères et sœurs acadiens de l’Île-du-Prince-Édouard ou de la Nouvelle-Écosse.

Tentons d’extirper le mensonge dans nos pratiques politiques, comme on commence déjà à mentir dans le dossier de l’épandage des agents orange, pourpre et blanc à Gagetown..

Nous pourrons mieux célébrer ce pays quand il aura retrouver un meilleur sens du développement équitable pour l’ensemble des régions, et non pas seulement pour le centre et l’ouest canadien. Il ne faut plus que différentes régions de ce pays continuent de se sentir comme des restants de pays, ou des résidus de pays. La bataille épique du premier ministre Williams de Terre-Neuve et Labrador, l’hiver dernier, a été à la fois héroïque et pathétique. On ne devrait pas en Atlantique être obligé de partir en croisade chaque fois que nous voulons obtenir notre part du butin, comme on est obligé de continuer à le faire pour l’assurance emploi, entre autres.

Nous pourrons mieux célébrer ce pays quand il retrouvera ses grands idéaux du temps de Pearson et de Trudeau quant à la place du Canada dans ses rôles de pacificateur et d’accompagnateur dans le développement économique et social des pays en voie de développement. Peu avant son départ, monsieur Chrétien avait enchanté tout le monde en refusant d’embarquer le Canada dans la guerre en Irak et en lançant son opération privilégiée pour l’Afrique. Mais, on dirait que la sauce se gâte depuis ce temps-là.! Monsieur Martin tergiverse et tarde à emboîter le pas pour que le Canada fasse partie du club des nations qui veulent porter leur contribution aux pays en voie de développement à la hauteur de 0.7% de leur produit intérieur brut. Il va se faire chicaner par son ami Bono, et avec raison!.

Le Canada mérite d’être célébré , parce qu’il est définitivement l’un des meilleurs pays au monde. Il nous reste à mieux apprendre à soigner nos enfants et nos aînés, à mieux concilier travail-famille, à donner autant d’importance au BNB ( Bonheur national brut) qu’au PNB (Produit national brut) comme une conférence internationale tenue en Nouvelle-Écosse la semaine dernière nous a incité à le faire. Il nous reste à apprendre à mieux harmoniser nos rapports entre les différentes communautés et les différentes régions du pays. Célébrons ce que ce pays est déjà, mais travaillons à ce qu’il devienne meilleur! Bonne fête Canada!

Jean-Marie Nadeau
jmacadie@nb.sympatico.ca

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